Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 17 juin 2014

L'opposition et la révolte

L'opposition et la révolte

par Pier Paolo Pasolini

Ex: http://zentropaville.tumblr.com

"L’Eglise est désormais condamnée à disparaître de par son appartenance à un monde humaniste du passé, qui constitue un obstacle à la nouvelle révolution industrielle. Le nouveau pouvoir nécessite, de la part des consommateurs, un esprit complètement pragmatique et hédoniste […] Il n’y a plus de place pour la religion et surtout pas pour l’Eglise. La conséquence de tout ça sera la dissolution naturelle de l’Eglise. […] 

L’acceptation de la civilisation bourgeoise capitaliste est un fait définitif, dont le cynisme n’est pas seulement une faute, la énième dans l’histoire de l’Eglise, mais bien une erreur historique qu’elle paiera probablement de son déclin. Car elle n’a pas pressenti que la bourgeoisie représentait un nouvel esprit, qui d’abord s’est révélé concurrent de l’esprit religieux et qui finira par prendre sa place pour fournir aux hommes une vision totale et unique de la vie. 
 
Si les fautes de l’Eglise ont été nombreuses et graves dans sa longue histoire de pouvoir, la plus grave de toutes serait d’accepter passivement d’être liquidée par un pouvoir qui se moque de l’Evangile […] Ce que l’Eglise devrait faire pour éviter une fin sans gloire est donc bien clair : elle devrait passer à l’opposition contre un pouvoir qui l’a si cyniquement abandonnée en envisageant sans gêne de la réduire à du pur folklore. 

En reprenant une lutte qui d’ailleurs est dans sa tradition (la lutte de la papauté contre l’Empire), mais pas pour la conquête du pouvoir, l’Eglise pourrait être le guide grandiose, mais non autoritaire, de tous ceux, qui refusent (c’est un marxiste qui parle, et justement en qualité de marxiste) le nouveau pouvoir de la consommation, qui est complètement irréligieux, totalitaire, faussement tolérant et même, plus répressif que jamais, corrupteur, dégradant. C’est ce refus que l’Eglise pourrait symboliser, en retournant à ses origines, c’est-à-dire à l’opposition et à la révolte.”


 Pier Paolo Pasolini

mercredi, 21 mai 2014

Penser l’empire et “devenir-grec”

NOUVEAU-BILLET-DE-CINQ-EUROS.png

LA RELIGION DE L'EUROPE N'EST PAS ENCORE FAITE
 
Penser l’empire et “devenir-grec”
 
Marc Rousset
Ex: http://metamag.fr

Je voudrais vous faire part de quelques idées sur le dogme chrétien et les trois grandes religions monothéistes et ensuite aborder les idées que j’estime néfastes, malheureusement, de l’influence du christianisme sur le monde européen.


Dieu est pour moi tout ce que je ne comprends pas. C’est le mystère de la vie, de la pensée, de la création de l’univers, la notion de l’infini et du temps, de son début et de sa fin. Comment dans ces conditions peut-on être athée ? Dieu existe par définition en ce qui me concerne tant que l’univers n’aura pas délivré tous ses secrets. Et contrairement à ce qu’a pu dire Nietzche, il me semble que Dieu n’est pas mort : ce sont les seuls dieux monothéistes qui vont mourir !


Le créationnisme au XXIème siècle perd de plus en plus du terrain, me semble-t-il, face à l’évolutionnisme et aux découvertes de la science. Accepter les dogmes des trois grandes religions monothéistes – christianisme, judaïsme, islam – en ce qui me concerne, c’est non ! Selon Chateaubriand, le christianisme est une religion des miracles ce qui ne passe plus au XXIème siècle. Dostoïevski dans « Les frères Karamazov » a pu dire : « La foi ne naît pas de miracles mais c’est le miracle qui naît de la foi ! » Comment accorder le problème du Mal sur terre avec un Dieu-créateur supposé infiniment bon ? On voit bien que le christianisme est en train de s’écrouler en Europe et surtout en Europe de l’Ouest. La crise de vocation des prêtres est un signe. Et comme l’avait relevé Rougier dans son excellent livre « Celse contre les chrétiens », il y a une opposition manifeste entre Jésus Christ du Nouveau Testament, personnage humble, et le Dieu Tout-Puissant de l’Ancien Testament. Pour moi, Jésus a existé et – c’est un peu péjoratif ! – mais Il a été un illuminé ! Le christianisme est une secte juive qui a réussi.


Quelles sont les idées que j’estime néfastes du christianisme sur le monde européen ? 


La religion chrétienne ne parle que de pêché originel, de renoncement et d’expiation pour expier ce pêché. Le paganisme, lui, est une vie du monde basé sur le sens du sacré qui rejette le fatalisme. Il est fondé sur le sens de l’honneur, de la responsabilité de l’homme face aux événements de la vie. La nouvelle religion chrétienne à l’origine et à Rome, en particulier, s’était efforcée de substituer l’humilitas du croyant à la dignitas du Romain.


La religion chrétienne orthodoxe, elle, n’est pas tombée dans le piège du catholicisme romain. L’Eglise orthodoxe parle de la Sainte Russie, de la Patrie, du citoyen ; Elle a pris ses distances en avril 2006 avec la conception occidentale des droits de l’homme. Le message de François  «  Aimez-vous ! Donnez ! » ) n’est pas un concept avec lequel on construit une religion avec la dimension du sacré. Le drame de l’Ouest, c’est qu’à la différence de l’Inde, du Japon et même de la Russie, elle n’est pas une religion identitaire mais universelle ! « Tous les hommes sont frères !  » Mais la charité chrétienne n’est pas bonne pour s’opposer à l’invasion migratoire : « La parole chrétienne demande aux hommes d’aimer ce qu’ils haïssent naturellement c’est-à-dire leurs ennemis et de honnir ce qu’ils aiment naturellement – eux-mêmes ! »


Les chrétiens selon Saint-Augustin, dans « La cité de Dieu » sont priés d’oublier la cité terrestre pour rêver de la cité de Dieu. Moi, je préfère les paroles d’Henri Janson : « Le cœur sur la main quand il faut, et la main sur la figure quand c’est nécessaire ! »


Ma conclusion c’est que les Européens, surtout à l’Ouest, doivent inventer une nouvelle religion du XXIème siècle tout en gardant leurs églises, leurs cathédrales et leurs clochers. Cette nouvelle religion sera très différente des 3 grandes religions monothéistes sémitiques qui nous viennent à l’origine du Moyen-Orient. Cette religion devra s’inspirer davantage des racines indo-européennes, grecques, romaines, druidiques en laissant une grande place au sacré, à la transcendance, à la nature, au dépassement de soi, au courage, à l’honneur, à une charité bien comprise, à la défense de la Cité et de la Patrie ! L’absence de la religion conduit au nihilisme matérialiste, individualiste, à la mort de l’espèce humaine. Le problème est de savoir : Quelle religion ? Voltaire disait : « Que chacun aille à Dieu par le chemin qui lui plaît ! »


Extrait d’une interview donnée à « La voix de la Russie ». Publié avec l’autorisation de Marc Rousset. Les titres, sous-titres et illustrations sont de la rédaction.

jeudi, 24 avril 2014

SUR L’INFERIORITE DE NOTRE PEUPLE EUROPEEN

zombies.jpg

SUR L’INFERIORITE DE NOTRE PEUPLE EUROPEEN

Mettre fin à l’abrutissement
Jacques-Yves Rossignol
Ex: http://metamag.fr

La nouvelle politique démographique, occulte et non formulée, repose sur un postulat très simple: l’infériorité morale de la population européenne. C’est un fait non-dit mais marmonné par une foultitude d’intellectuels, de juristes et de scientifiques.
 
Ce phénomène est récent. Comment expliquer cela ?

Les conditions de vie de notre population ont singulièrement changé. Les tenants de la politique mondialiste et néo-populationnelle ont capté l’héritage moral de la gauche critique et ont abandonné, repoussé et occulté sa logique politique profonde. Ils ont détruit jusqu’au souvenir même de ce que fut la gauche conséquente et critique. Ils ont volé une gloire séculaire, celle d’une foule de militants de la justice sociale, pour délivrer une politique mortuaire, celle que leur dictait le capitalisme le plus âpre, celui qui avait acheté et formé ces monstres inqualifiables, innommables, placés hors du vivant, de la nature et de l’histoire.

Politique mortuaire ? 

D’une part, ils ont véhiculé l’abrutissement par les drogues sonores, ils ont massacré un monde par l’importation des aliénations néo-primitives industrialisées les plus accablantes. D’autre part, ils ont défiguré les grands principes politiques, en mettant en œuvre une politique populationnelle dissimulée, dérobée et inavouable. In fine, ils ont transformé en épaves mentales des dizaines de millions de personnes. C’était leur mission. Les moyens mis en œuvre pour cette destruction mentale furent considérables: un immense délire à prétention morale a submergé la parole humaine. On peut évoquer le résultat de ce viol psychique d’une population.

Le secret de la haine sourde de la population européenne, est celui-ci : elle est apparue d’emblée quelque peu rétive à délaisser ses facultés mentales et à se convertir à la crétinisation culturelle nécessaire à la poursuite du processus d’extorsion de profits par le capitalisme culturel mondialisé. On comprend alors tous ces murmures et ces préventions envers une population réfractaire à la culture crétinisante et qu’il faut bien se résoudre à qualifier d’inférieure et méprisable.
 
L’idéologie travestit les rapports de force entre certaines populations et les rend non identifiables. La réalité des rapports populationnels, qui est en fait très simple (adaptation forcée ou extermination mentale des populations inadaptées au capitalisme culturel par les sbires du capitalisme culturel) est rendue méconnaissable par son camouflage idéologique.

Le marché capitaliste en crise chronique de surproduction et de sous-consommation et qui doit écouler (« réaliser », c’est le terme technique) sa pacotille culturelle ne peut plus supporter face à lui des hommes développés mentalement, ni même les « individus calculateurs » abstraits chers aux « théoriciens » du « libéralisme », mais seulement des spectres hagards, mécanisés et masochistes. La bourgeoisie est évidemment entièrement interne à ce processus : elle ne peut avoir conscience d’être désormais une classe absolument morte, vitrifiée, formolisée entraînant peu à peu l’ensemble de la population dans son enfer, d’abord ses alliés achetés, bobos et cultureux, juristes et pédagogues, puis les peuples dans leur ensemble.

Pour aboutir à ce résultat, il a fallu en finir avec la politique proprement dite, c’est-à-dire la pensée de l’ennemi, de la guerre et des aléas, limiter la fonction de l’Etat à la gestion et ensabler la réalité sociale vivante par une production d’idéologie juridique phénoménale qui ne pouvait laisser se former que des hommes à l’état d’ébauches stuporeuses. Joli résultat politique du « libéralisme » économique.

Il s’est passé autre chose, dans un domaine apparemment très différent, durant ces mêmes années : la généralisation de l’horreur de l’élevage industriel. Or, si l’on ose y penser, les analogies sont flagrantes entre l’élevage des animaux dans des « batteries » atrocement et totalement artificielles et l’élevage des victimes de l’industrie culturelle dans un milieu tout aussi fabriqué. Pour les bêtes, c’est l’effroi et la souffrance à temps plein, pour les victimes de l’industrie culturelle, c’est l’immaturité, l’acéphalie et l’ahurissement en tous temps : dans les deux cas, la vie mutilée, mécanisée et atrophiée est entièrement déterminée par le procès du capitalisme mondial, aux abois pour la poursuite de ses profits. 

Je répète et je maintiens : dans les deux cas, on a une vie entièrement déterminée et mécanisée par le procès capitaliste. Et ce n’est que lorsque l’on comprend l’ensemble des souffrances et des aliénations qu’il entraine pour tous les êtres sensibles que l’on commence à le penser le sérieusement et rationnellement, ce procès. Et à le détester comme il convient, et à tenter d’y mettre fin.

mercredi, 26 février 2014

Sur la liberté d'expression...

redk.jpg

Sur la liberté d'expression...

par Robert Redeker

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un texte de Robert Redeker, cueilli sur le blog de cet auteur et consacré à la liberté d'expression...

La liberté d'expression implique le droit de déranger les associations, les corporations, les communautés, les Etats et les personnes. Mieux, la liberté d'expression s'accompagne du devoir de déranger. Or, la croyance contraire s'est répandue : la liberté d'expression se ramènerait au droit de dire et d’écrire des choses qui ne dérangent, ne choquent, ni ne blessent personne. Elle ne se conçoit que sur un mode insipide. On la veut dormitive, comme les journaux télévisés qui ne parlent que de sport et du temps qu’il fait !  Mille associations — celles qui attaquèrent  Charlie Hebdo, par exemple, lorsque cet hebdomadaire a repris les caricatures danoises de Mahomet, celles qui aujourd’hui s’en prennent à Renaud Camus, à Alain Finkielkraut, à Nicolas Canteloup, à cent autres — voient dans la liberté d'expression le droit de dire ce qui ne les dérange pas. Il est recommandé — par l'idéologie ambiante, l'air du temps — de ne point s'en servir jusqu'au bout. Adhérer à cette moitié d'idée, c'est postuler que la liberté d'expression doit demeurer une liberté simplement formelle, muséifiée, ne bousculant rien ni personne. Qu’elle doit demeurer une liberté exposée dans une vitrine fermée à clef. L'essence de la liberté d'expression repose dans le devoir de déranger.  
 
 
Il suffit de se mettre à l’écoute des nouvelles de notre pays pour se rendre compte que nous vivons un néo-maccarthysme délirant, qu’aucune force ne paraît plus en mesure d'arrêter. Qu’il sera bientôt un ouragan ravageur auquel rien ne sera en mesure de résister. Nous vivons désormais dans le pays de la surveillance et de la dénonciation généralisées, clone postmoderne de la RDA de jadis. Le politiquement correct, confondu avec la morale dont il usurpe la place, y tient le rôle de la ligne du parti. Demain sans doute, les enfants devront-ils dénoncer leurs parents à leurs maîtres d'école pour des propos et des attitudes politiquement incorrects (sur l'homme et sur la femme, sur les races humaines, sur le mariage, sur les homosexuels)! Les enfants seront les policiers du Bien, à l'intérieur des familles. L'origine de cette situation pathologique est à chercher dans le suicide de la gauche, dans ce moment des années quatre-vingts où celle-ci décida de substituer la moraline des bons sentiments à la lutte des classes, de remplacer l'ouvrier par l'immigré, le peuple par la mosaïque des identités.
 
Nous vivons une étrange et inattendue dictature : celle des associations. Beaucoup d’esprits paresseux s’inquiètent de la répétition des années trente, se laissent aller à comparer les époques. Tant de bêtise, il est vrai, n’étonne pas ! C’est l’intelligence qui est une exception, non la bêtise, partagée par tous, surtout en démocratie. Mais comme l’a dit Nietzsche, l’histoire n’avance pas comme les écrevisses à reculons. Le mal ne se répètera pas, il prendra d’autres formes ; plus : il partira peut-être de ceux dont la raison d’être est de le combattre, de ceux qui se donnent pour les vigiles et les sentinelles ennemis d’un mal dont ils veulent préserver le corps social; il croîtra peut-être en leur sein comme un cancer malicieux. Il n’est pas impossible qu’il vienne des défenseurs des droits de l’homme, des gardiens des mémoires, de ceux qui se croient « les bons », « les humains », qui se tiennent pour « les vrais hommes », tout en se regroupant dans de nouvelles ligues, différentes de celles de l'entre-deux-guerres, les ligues de vertus et les associations. Comme un voleur dans la nuit, le criminel arrive par où nul ne s’attend à l’y voir. Existèrent la tyrannie de la majorité, le totalitarisme d’Etat ; existera: l’impitoyable dictature des associations. Le crime nous reviendra en entrant par cette porte. L’actualité nous en offre chaque jour le triste augure.
 
 
Robert Redeker (Journal en ligne de Robert Redeker, 8 février 2014)

jeudi, 16 janvier 2014

Vers le centenaire de la première hécatombe mondialiste du capital conquérant

 

G_pim_69_1364039141.jpg

Vers le centenaire de la première hécatombe mondialiste du capital conquérant : de la commémoration mensongère à la manipulation spectacliste…

par Gustave LEFRANÇAIS

 

Août 1914 – novembre 1918 : Consécration sanglante de la première boucherie capitaliste mondiale !

 

Novembre 2013 – août 2014 : Dé-voilement accompli du chaos spectaculaire de la dictature démocratique de la marchandise !

 

« La Commune ne fut pas une révolution contre une forme quelconque de pouvoir d’État, légitime, constitutionnelle, républicaine ou impériale… Elle fut une révolution contre l’État comme tel, contre cet avorton monstrueux de la société. »

 

Karl Marx, Adresse sur la Commune, 1871.

 

« La guerre mondiale a placé la société devant l’alternative suivante : ou bien maintien du capitalisme, avec de nouvelles guerres et un rapide effondrement dans le chaos et l’anarchie ou bien abolition de l’exploitation capitaliste. »

 

Rosa Luxemburg, Que veut la Ligue spartakiste ?

 

Lorsque François Hollande simple V.R.P. OTANISTE de la province hexagonale du gouvernement du spectacle mondial déclare depuis l’Élysée au début novembre 2013 que « cent ans plus tard, il nous revient d’aborder dans un esprit de réconciliation cette douloureuse question des fusillés», il convient de se souvenir, d’une part, que les sectes gouvernementalistes de la gauche du Capital ont, depuis les journées de juin 1848, toujours été à la pointe des massacres de l’ouvrier séditieux et, d’autre part, que c’est bien Albert Thomas, ministre socialiste de l’armement en 1916-1917, qui fut le grand organisateur de l’exploitation ouvrière en temps de guerre pendant que les Sembat, Blum et Cachin ne cessaient de promouvoir le théâtre d’intérêts de la « défense nationale » du négoce à tous crins.

 

Quand le locataire de l’Élysée, simple marionnette pitoyable de la machination financière circulante, semble regretter que les perturbateurs et les mutins d’hier aient pu être fusillés alors que cela eut lieu avec la bénédiction de la nomenklatura ministérielle socialiste d’alors, celui-ci fait simplement acte de dénégation pathologique en ce sens qu’il fait là mine de récuser le passé pour mieux préparer et justifier le demain convulsif en ce moment ultra-crisique qui approche et où assurément et comme d’habitude les forces du progrès du dressage civilisationnel s’essayeront à passer par les armes les hommes récalcitrants et indisciplinables.

 

Dans les années qui précédèrent le déclenchement de la Première Guerre mondiale de la marchandise totalitaire, Rosa Luxemburg multiplia les activités critiques et les participations radicales à de multiples débats publics, en un temps où les fractures fondamentales de l’histoire contemporaine étaient en train d’ostensiblement prouver que les représentants les plus officiels de la social-démocratie, du syndicalisme et de l’anarchisme se préparaient à participer au grand embrigadement militariste des duplicités affairistes de l’été 1914.

 

La publication de L’Accumulation du capital en 1913, prolongeant efficacement Réforme sociale ou révolution paru en 1899, provoqua des polémiques virulentes et permit ainsi de désigner ouvertement les endroits précis où résidaient les pires fusilleurs à venir du prolétariat, c’est-à-dire les professionnels de la défense réformiste de la condition salariale éternelle. La théorie de l’écroulement inévitable du capitalisme défendue par Rosa Luxemburg fit l’objet d’anathèmes virulents de la part de toutes les boutiques perpétuatrices de la misère prolétaire pendant que les courants maximalistes de l’émancipation humaine saluaient, eux, au contraire en Rosa Luxemburg l’une des interprètes les plus compétentes et les plus robustes de la Critique de l’économie politique positionnée par Marx pour l’émergence d’un monde sans argent ni État.

 

À l’été 1914, la gauche du Capital ayant très rapidement fait tomber les masques de sa tartuferie, rejoignit évidemment massivement le camp de l’orgie guerrière et l’illusion du syndicalisme révolutionnaire s’évanouit, elle, promptement lorsque la C.G.T. rallia officiellement l’Union sacrée du marché national de la sur-vie obligatoire. Ainsi de Maurras à Guesde en passant par Kropotkine, toute la matrice du développement aliénatoire en la totalité de ses cénacles domesticatoires appela les prolétaires du monde à aller périr la fleur au fusil sur les champs de bataille où allaient enfin pouvoir pleinement s’exalter les orages d’acier du feu commercial.

 

À contre-courant du grand abêtissement fiévreux qui s’empara des vastes foules happées par la liberté moderne du droit à la tyrannie civile et militaire du suffrage universel du rendement, quelques groupes et personnalités rares en marge de tous les rackets politiques des divers arrangements du trafic et du change, autour de Malatesta, Nieuwenhuis et Liebknecht, entreprirent d’élaborer des lieux de résistance au pouvoir de plus en plus absolu du cosmopolitisme de la marchandise. C’est pourquoi Scheidemann premier chancelier de la République de Weimar et membre émérite du parti socialiste tout comme Ebert premier président du Reich ainsi que Gustav Noske ministre de la Guerre, purent réprimer intensivement la Commune de Berlin et lâcher les corps francs sur les émeutiers ouvriers qui furent ainsi massacrés en même temps que Rosa Luxemburg était, elle, exécutée en janvier 1919 sur claire décision réfléchie du Parti socialiste du Capital.

 

De la sorte, Rosa Luxemburg qui fut l’une des premières expressions critiques en temps réel de ce qui deviendrait la démence policière du capitalisme d’État bolchévique fut assassinée par les représentants expérimentés de la mollesse social-démocratique et quelques temps après, en mars 1921, c’est l’appareil capitaliste de l’étatisme léniniste, version simplement durcie du social-démocratisme, qui s’empressa de noyer dans le sang la Commune de Kronstadt. Le cycle du mensonge et du meurtre capitaliste était là significativement consommé dans cet opéra mythologique du triomphe de la fausse conscience où toutes les fractions de la gauche et de l’extrême gauche du Capital se prouvèrent toujours être le laboratoire de recherche de la marchandise destiné à ouvrir la voie à toutes les fourberies et répressions les plus vicieuses de la liberté despotique du profit.

 

La grande immolation de 1914 – 1918, c’est d’abord 8 millions et demi de Français mobilisés, des millions de blessés et 1 400 000 tués sur l’autel des nécessités du profit. La manœuvre gouvernementale du spectacle hollandiste est simple, il s’agit de dénaturer la matérialité des faits afin de servir l’idéologie du mondialisme de la circulation marchande. D’abord, en jumelant le 70e anniversaire de 1944 et le 100e anniversaire de 1914 pour permettre à l’événement totémique le plus récent d’enclore légendairement le plus ancien tout en répétant jusqu’à plus soif la grand-messe du tabou antifasciste, paravent des obligations récitatives du despotisme du politiquement correct de toutes les servitudes et égorgements contemporains. Ensuite, en polarisant les commémorations sur le rôle des troupes coloniales, fonction relative lors du débarquement de Provence en 1944 (le nombre de tués maghrébins des armées de la libération capitaliste entre 1943 et 1945 atteignit 18 300 et le nombre de tués parmi les Pieds-Noirs fut de 12 000 avec, en pourcentage, un taux de 10 % pour les Pieds-Noirs et de 6 % pour les Maghrébins) mais très marginale de 1914 à 1918 (5 % des tués, soit un mort sur 20).

 

Lorsque les gangs étatiques de la vie mutilée mettent en scène la commémoration du centenaire de 1914, il va de soi que leur objet essentiel est d’occulter cette réalité fondamentale que les combattants de 1914, prolétaires des villes et des campagnes de la gauloiserie réfractaire en ses multiples souches de terre récalcitrante; bretonnes et provençales, auvergnates et corses, champenoises et tourangelles, basques et périgourdines, languedociennes et savoyardes, normandes et picardes… ont délibérément été sacrifiées industriellement pour que l’argent continue à rapporter par le biais de la nécessaire disparition brutale du trop plein de marchandises meubles et humaines et du même coup par l’abattage de ce surcroît d’énergie ouvrière insubordonné qui avait tant insupporté la IIIe République maçonnique des droits de l’homme possédant.

 

Que Clemenceau, ait pu à la fois porter les surnoms de briseur de grèves et de Père la Victoire en dit long sur les amours incestueuses entre la guerre sociale et la guerre tout court et sur la manière toute particulière dont la pensée critique a un devoir de réflexion insurrectionnaire sur cette génération décimée de 1914.

 

Ne laissons pas détourner ou enfouir le populicide du premier charnier impérialiste et refusons en premièrement le mémoricide. Les monuments aux morts des villes et villages les plus reculés viennent nous raconter la tragédie de tous ces prolétaires sacrifiés et ainsi jetés dans les batailles les plus sanguinaires de la valorisation capitaliste. Nous avons des devoirs pratiques et théoriques de lutte de classe à l’égard des prolétaires de 1914 : devoir de dénoncer la grande réécriture des événements; devoir de combattre le grand lessivage de la réalité historique; devoir de refuser le grand changement démographique qui commença d’ailleurs comme par hasard au temps du premier flic de France tandis que confronté à la grève qui fit suite aux centaines de morts de la catastrophe de Courrières, les compagnies minières afin de limiter la force du mouvement social, donnaient les premiers coups de départ de l’immigration kabyle dans le Nord – Pas-de-Calais.

 

En un cercle historique de près d’un siècle, le fétichisme historique de la marchandise qui dé-figure systématiquement l’histoire du vrai pour lui substituer partout le monde du réel inverti n’a pas cessé de poursuivre sa route pour persuader les êtres que leur seul avenir possible se nommait travail de l’avoir et qu’il n’y avait d’autre horizon que celui du paraître dans la société fétide du calcul, du décor et de l’échange.

 

267.jpgL’objectif essentiel du spectacle de la domination capitaliste est d’anéantir toute compréhension de ce qui fait l’être de l’histoire vivante de telle sorte que la dictature démocratique du marché puisse organiser avec magnificence la totale ignorance de tout ce qui ad-vient par la falsification complète de la totalité de ce qui s’est passé.

 

Des millions de prolétaires de tous les pays d’Europe ont été exterminés entre 1914 et 1918 pour permettre au despotisme mondial de l’économie de résorber sa sur-production par un repartage militaire des marchés autorisant ainsi le nouveau monde américain du fétichisme financier à commencer à s’emparer d’une vieille Europe saignée à blanc.

 

L’union sacrée charognarde de toutes les factions politiques de la droite et de la gauche des échanges a ainsi clairement prouvé – par delà et contre les quelques groupes ouvriers radicaux qui refusèrent la grande tuerie impérialiste – que l’État est toujours le lieu central de l’esclavage et du mensonge et que les cimetières militaires de la guerre ne sont que la sordide continuation logique des usines salariales de la paix…

 

Le mouvement ouvrier révolutionnaire fut détruit par l’action conjuguée du capitalisme bolchévique et de la domination enfin totalement pleinement réalisée de la souveraineté marchande, le premier étant l’expression encore archaïque de la fusion étatico-financière que la modernité économique de la seconde a enfin aujourd’hui entièrement accomplie comme aboutissement le plus spectaculaire du pouvoir absolu de l’argent.

 

Le règne autocratique du marché démocratique du vendable omni-présent est la forme supérieure de la dictature puisque c’est la dictée insidieuse qui va au plus profond de l’intime en supprimant absolument tout ce qui n’est pas conforme aux intérêts de la criminologie organisée de l’usurpation chosifiante et de la mise en forme planétaire de l’ignorance et de l’idiotie qui la justifient.

 

La science des légitimations de l’in-authentique pratiquée à profusion par le gouvernement du spectacle mondial de la marchandise implique un illusionnisme de masse, une manipulation permanente et une falsification obscurantiste forcenée qui font de la démocratie le Diktat le plus impeccable du totalitarisme de la quantité, de l’impuissance et du contre-sens.

 

La gauche du capital a toujours été ici le centre actif des ravages du déploiement social capitaliste. Souplesse social-démocratique et rigidité bolchévique correspondaient chacune antagoniquement mais complémentairement dans leurs sphères de nuisance respective aux conditions contre-révolutionnaires du développement vers la domination réalisée de la tyrannie de la valeur. Le mouvement ouvrier cadenassé politico-syndicalement fut ainsi l’expression de la mystification généralisée de la valeur se valorisant vers l’apogée de la raison pratique marchande.

 

Toutes les organisations de gauche et leurs sous-fifres gauchistes (trotskistes, maoïstes et libertaires) qui constituent, de fait, l’extrême gauche de l’appareil idéologique et politique du capital n’ont jamais servi qu’à contenir, torpiller et détourner les luttes ouvrières. Dès lors, le mouvement ouvrier politico-syndical n’est rien d’autre que le conducteur réel du mouvement de perpétuation des prolétaires en tant que prolétaires, c’est-à-dire en tant que servile catégorie aliénée de l’économie politique.

 

Ainsi, la gauche constitue la force d’encadrement et de discipline de la classe ouvrière qui permet que dans le couple travail – capital, ce soit l’activité domestiquée du travail qui se trouve finalement la plus active et qui, par la prison réformiste des duperies de la revendication, fasse sans cesse se reproduire son ennemi inséparable : le Capital.

 

La gauche représentante du mouvement moderniste du Capital est ainsi l’avant-garde de la droite. La première trace pour la seconde les chemins les plus novateurs de la socialisation aliénatoire et aujourd’hui – dans la fusion idolâtre de l’économie et de la politique, les mafias de gauche et de droite ont fini par professionnellement se fondre et se confondre dans un magma excrémentiel fraternel tout entier soumis aux impératifs du gouvernement du spectacle mondialiste.

 

Conformément à la place qui lui revenait dans la mise en scène des rapports de production de la servitude, l’union sacrée de 1914 (reconduite de façon encore plus paranoïaque en 1939, puis en 1944 !) permit de faire marcher le prolétariat européen tout droit à l’hécatombe afin qu’il se fasse massacrer avec enthousiasme pour résoudre la crise de sur-production d’alors et relever ainsi le taux de plus-value.

 

Les crapules politiques de droite et leurs confrères, canailles de gauche, tous ensemble et en parfaits chiens de garde de la misère marchande organisèrent ainsi la mort de millions d’êtres humains, chair à travail cérémonieusement reconvertie en chair à canon…

 

Et lorsqu’à la fin de cette guerre interminable qui allait consacrer le futur royaume du dollar, surgirent dans de nombreux pays d’Europe, des conseils ouvriers qui remirent en cause la marchandisation de l’humain, c’est bien entendu le Parti social-démocrate (liquidant les communards d’Allemagne !) et le Parti bolchévique (décimant les communards de Russie !) qui procédèrent au nettoyage capitaliste indispensable en planifiant de conserve l’exubérance sanguinaire par laquelle furent éliminés des millions d’insurgés de la vie…

 

Et pendant des décennies, les héritiers de Lénine, passionnés de fordisme et bénis par les oligarques de Wall Street, ne cessèrent de tuer de mort lente ou de mort rapide des millions de prolétaires, simple matériel tragique pour l’accumulation capitaliste d’État.

 

Le maintien de l’ordre capitaliste de l’abondance du faux, ayant régulièrement besoin pour aménager le territoire de ses crises de surproduction, d’enclencher de nouvelles redistributions des marchés, il était inévitable qu’un deuxième abattoir mondial fasse suite au premier. Le mouvement d’innovation technologique du bourrage de crâne allait donc faire là des prodiges jusqu’à rendre impossible toute pensée critique au-delà de quelques trop rares catacombes.

 

Les experts universitaires et médiatiques de la falsification spectaculaire nous enseignent chaque jour que les seules paroles autorisées sont celles qui reproduisent et confirment le dire insipide de la tyrannie marchande.

 

Le terrorisme d’État est aujourd’hui le pôle de recherches et d’intoxication stratégique le plus perfectionné du gouvernement du spectacle mondial. L’empire américain qui a gagné la deuxième tuerie mondiale résume là désormais parfaitement la décomposition et les contradictions sociales de la planète en son entier. Ayant asservi l’Europe et le Japon à sa sphère de commandement géopolitique, la Maison Blanche ne peut désormais tenter de neutraliser irrémédiablement leurs potentiels économiques que par la manipulation monétaire, l’infiltration secrète et la terreur de masse sous fausse bannière.

 

À mesure que la crise financière du capital fictif, va révéler explosivement l’impossible rencontre entre l’illimité besoin du développement de la marchandise et l’incontournable limite des solvabilités réelles, l’empire du billet vert dont le déclin est dorénavant amplement établi, sera amené – pour essayer de préserver son hégémonie – à engager – dans tous les espaces de sa territorialité matérielle et symbolique – de vastes coups montés terroristes dont le 11 septembre n’était qu’un simple coup d’essai. Sur ce terrain, il a été possible dernièrement de voir apparaître de multiples manœuvres, magouilles et tripotages qui, grands ou plus petits, sont venus ici et ailleurs nous construire jusqu’en en France d’extra-ordinaires cinématographies comme celles notamment de l’incroyable et déconcertante affaire Merah puis celle tout aussi effarante et ténébreuse des deux journalistes tués au Mali par Al-Qaïda au Maghreb islamique, fruit étatique souterrain des innombrables barbouzeries franco-algériennes…

 

La deuxième mandature d’Obama à la Maison Blanche, après une première de totale insanité visible arraisonnée à tous les Diktat de la marchandise totalitaire et avec toute la notoriété de spectacle iconologique mise en scène vient dire ici qu’à bout de souffle, les mécanismes de légitimation de l’absolutisme du spécieux n’ont plus désormais pour seule plaidoyer envisageable que les mythologies pourtant de plus en plus essoufflées de la société dite métissée.

 

Dorénavant, à l’heure où l’ordre américain vient tout à fait publiquement racoler dans les banlieues françaises pour organiser des voyages transatlantiques d’embrigadement culturel pour les leaders des quartiers positivement discriminés, le rêve yankee de la diversité capitaliste apparaît bien comme le pire opium du temps présent. L’actuelle domination spectaculaire achevée du hors sol de la marchandise omnipotente nous faisant résolument abêtis américains, il est naturellement légitime que nous ne cessions donc de nous enfoncer toujours davantage dans tous les déplorables dérangements propres à l’abjection du système des objets développé si schizophréniquement aux U.S.A., de la drogue à la Mafia, du fast-food à la prolifération névrotique de tous les tribalismes et extravagances religieuses.

 

La riche expression fallacieuse de « diversités culturelles » vient exprimer qu’il n’existe plus désormais en fait aucune autre culture autorisée que celle de la consommation autiste des échanges narcissiques du débilisme marchand totalement universalisé. La diffusion du spectacle des rituels de la réussite quantitative par le pouvoir de l’argent ne peut qu’uniformiser les spectateurs dans une égalisation planétaire de la soumission à la chosification. De la sorte, dans le spectacle psychotique de la réification mondialiste, la société de classes montre ostensiblement et très systématiquement qu’elle entend éliminer l’histoire. Et quoi donc de plus normal pour ce faire que la présence de tant d’immigrés dans l’hémisphère Nord parce que la lutte des classes extrémiste qui y a existé pendant des siècles doit justement en dis-paraître.

 

L’empire central du chaos de la pourriture capitaliste en ses progrès les plus ignobles dès lors qu’il est dirigé par un noir de théâtre obamique et loué par un supplétif hollandiste se voit ainsi transmuté oniriquement en un idéal suprême pour tous les domestiques du spectacle de l’artifice et de la farce. Obama, créature de commande de la finance mondialiste, s’est donc immédiatement empressé pour son second mandat, de promettre à ses créateurs qu’il ferait bien (encore et encore !) du Bush en pire et en plus grand afin que l’emprise américano-israélienne sur le monde aille avec lui encore toujours plus loin qu’avec son prédécesseur.

 

Pendant ce temps, la classe capitaliste œuvre en Europe, pour déprécier de manière forcenée le coût du travail, en tentant d’annihiler l’inconscient collectif des restes de l’héritage communard… Elle transfert donc les entreprises ailleurs et elle dé-localise aussi et d’abord sur place ici en recourant massivement à l’armée industrielle de réserve analysée très pertinemment par Marx évoquant ainsi lumineusement le processus de transfert qui voit un « Yankee remplacé par trois Chinois… »

 

Cette armée de réserve colorée, valeur suprême échangiste des rêves mélangistes du monde de la valeur, permet là une manœuvre décisive car les nouvelles populations entrantes sont par définition issues de temporalités non-critiques structurées autour d’une vision historique fermée. Il est donc relativement facile de les intégrer à la liberté du commerce de l’aliénation généralisée puisque l’immobilité de leur relation au monde trouve son répondant moderne dans le culte de l’apathie marchande et dans la passivité de l’enfermement consommatoire, unifiés dans un nouveau temps arrêté par l’éternel présent du fétichisme appropriateur.

 

Quoi donc de plus normal qu’Obama, prix Nobel exceptionnel du spectacle de l’Avoir et grand maton des mouroirs de Guantánamo, Gaza, Kaboul et Bagdad, nous explique applaudi par son vassal élyséen que le capitalisme de couleur est l’avenir du monde. Ils verrouillent de la sorte la serrure des leurres et mauvais tours hégémoniques du Diktat mercantile et sont là la coqueluche persistante de tous les laquais du F.M.I., de l’O.M.C. et du MEDEF puisque la régularisation des sans-papiers et l’africanisation de l’Europe offrent à la classe capitaliste ce grand remplacement de soumission à bon marché dont celle-ci a besoin à mesure qu’elle entend se débarrasser des vieilles contestations et insurrections ouvrières européennes qu’elle entend surtout ne jamais voir renaître…

 

La boucherie de 14-18 a liquidé physiquement des millions de prolétaires pour que persiste le cycle d’abomination de l’exploitation humaine. L’idéologie immigrationniste persévérante à l’image d’un capitalisme américain de plus en plus déliquescent et de plus en plus toxique – en tant que stade supérieur d’élimination de la critique ouvrière radicale – entend éradiquer la possibilité même que cette exploitation soit contestée puisqu’au saint nom idéologique de l’économie politique multi-culturelle de la résignation, la liturgie anti-raciste interdit que l’on puisse critiquer les substitutions industrielles de population qu’échafaude la Sainte-Alliance du Capital pour faire disparaître le vieil esprit des traditions subversives européennes…

 

L’anti-fascisme fut le cœur de la religion capitaliste du XXe siècle quand la domination en voie de pleine réalisation de la loi de la valeur rendit nécessaire à la fois de supprimer les formations sociales désuètes au regard des besoins de la pure dictature démocratiquedel’argent et d’écraser les manifestations prolétaires les plus extrémistes comme celles des barricadiers impénitents de la Catalogne insoumise en 1937.

 

L’anti-racisme est, lui, le centre de la religion capitaliste du XXIe siècle dès lors que la domination pleinement réalisée de la loi de la valeur commande de faire à la fois migrer la radicalité du prolétariat hors de sa propre histoire et de substituer aux banlieues ouvrières de la marchandise méprisée les quartiers bigarrés de la thune vénérée.

 

À l’heure où la mystique marchande s’est cristallisée dans le projet mondialiste obligatoire du salariat pluri-éthnique et de la jouissance par le magot, l’heure est bien à la mort programmée de l’ouvrier européen archaïque qui, lui et lui seul, a su dire massivement en sa longue histoire de lutte de classes radicale que la vraie vie n’a pas de prix et qu’il convient – pour re- trouver l’être vrai de l’humain – de balayer révolutionnairement l’ assujettissement au salariat et à l’argent.

 

Dès lors, en refus de la société marchande qui est toujours déshumanisation de l’homme et contre l’État, qui n’est partout et rien d’autre que le capital concentré en force d’oppression et de domination, il faut redire l’invariance subversive de ce qui permet l’émancipation humaine : l’émergence du vrai vivre de la communauté anti-marchande.

 

Ainsi, comme on l’observe, et comme on l’a continuellement vu et revu et malgré les secondaires et grotesques conflits de chapelle, lorsqu’il il s’agit d’embrigader les prolétaires dans la mobilisation générale, les préparatifs de guerre, l’union sacrée idéologique ou militaire, les gauchistes comme tous les bolchéviques et les sociaux-démocrates se rejoignent en rigoureux serviteurs de la dictature démocratique du marché. Ils sont tous d’accord pour faire participer le prolétariat à la guerre impérialiste, à ses préparatifs et à ses pièges. Les uns dénoncent les autres, les autres dénoncent les uns, mais en réalité ils se retrouvent tous du côté… de l’artifice anti-raciste de l’actuelle guerre du Capital menée contre le prolétariat…

 

En 1914 – 1918, c’est dans les tranchées que l’économie de la captivité alla écraser militairement le mouvement prolétarien combattant pour aller ensuite récidiver en plus grand et en plus fort à partir de l’an Quarante, dans les bombardements stratégiques de l’incommensurable industrie démocratique de la mort pour tous… En 2013 – 2014, c’est le Diktat de la charte capitaliste de la diversité qui exile le prolétariat indigène des vieilles combativités ancestrales hors de sa propre histoire pour qu’un nouveau salariat de bonne couleur et d’allégeance assurée vienne faire fructifier les grandes surfaces normalisées de la bêtise marchande.

 

Contre la catastrophe capitaliste accélérée qui s’annonce, il convient d’agir exclusivement de manière organisée et consciente en comprenant que les polices de l’antiracisme d’État n’ont pour seul objet que de permettre le remplacement des grèves sauvages de jadis par l’immigration de marchandises humaines purement consommatoires.

 

Si la colère ouvrière des usines quand elle déborde les chiens de gardes syndicaux fait trembler l’autocratie capitaliste, les troubles pro-marchands des banlieues rappellent toujours qu’il existe une profonde et allègre solidarité entre les appropriateurs glauques des bas-fonds et les hauts-fonds distingués du propriétarisme.

 

Le sidérurgiste lorrain qui en mars 1979 brisait les vitrines boutiquières du Paris grand-commerçant en hurlant sa haine de la marchandise représente l’ennemi absolu du pouvoir de l’argent et c’est pourquoi ce dernier déteste celui-là alors même qu’il vénère le casseur black-beur ahuri du « 9-3 » qui fait de chacun de ses fric-fracs un hymne à l’idolâtrie du fric et du trafic.

 

L’allogène marchandise humaine venue du Sud ou de l’Orient, façonnée par les temporalités stationnaires issues du despotisme oriental, n’a pour seul et pauvre dessein que de venir participer d’une manière ou d’une autre à la jubilation marchande des avidités spectaculaires du posséder et c’est la raison intéressée pour laquelle le système de l’acquérir l’adule pendant qu’il a en horreur le glaiseux et anachronique prolétaire de l’avant qui quand il s’emporte sait – et lui seul – conchier la pestilence des corruptions marchandes.

 

L’anti-racisme totalitaire de la marchandise est là le pire produit du racisme car il vient essentiellement décréter que la lutte des classes doit être interdite lorsqu’elle ose incarner le maximalisme communard des prolétaires de l’histoire subversive européenne qui sont donc là condamnés à devoir sortir de la réalité puisque c’est seulement eux qui – depuis des siècles de combat et d’insurrection – ont clairement ciblé l’essence de la société du falsifiant spectaculaire. Mais par bonheur, cette gigantesque colère dé-sobéissante qui re-commence à monter risque de faire peut-être sentir dans peu, « … nom de Dieu, Qu’la Commune n’est pas morte » !

 

L’immigrationnisme n’est rien d’autre que le stade suprême de la libre circulation impérialiste de la marchandise !

 

NON AU CARNAVAL DOMESTICATOIRES DES GRANDES GALERIES ALIÉNATOIRES DU MÉTISSAGE MARCHAND !

 

À BAS LA GUERRE ET A BAS LA PAIX, CES DEUX FACES COMPLÉMENTAIRES DE L’ABJECTION CAPITALISTE !

 

À BAS TOUTES LES UNIONS SACRÉES DU CAPITAL !

 

Gustave Lefrançais, pour L’Internationale.


Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

URL to article: http://www.europemaxima.com/?p=3532

dimanche, 01 décembre 2013

Dix thèses sur la fabrication capitaliste de la soumission politique

Dix thèses sur la fabrication capitaliste de la soumission politique, l’émancipation humaine, l’économie de la crise spectaculaire et la crise de l’économie spectaculaire…

par Gustave LEFRANÇAIS

« L’argent est la puissance aliénée de l’Humanité. »

Marx, Manuscrits de 1844

 

« Une formation sociale ne disparaît jamais avant que soient développées toutes les forces productives qu’elle est assez large pour contenir, jamais des rapports de production nouveaux et supérieurs ne s’y substituent avant que les conditions d’existence matérielles de ces rapports soient écloses dans le sein même de la vieille société. C’est pourquoi l’humanité ne se pose jamais que des problèmes qu’elle peut résoudre, car, à y regarder de plus près, il se trouvera toujours, que le problème lui-même ne surgit que là où les conditions matérielles pour le résoudre existent déjà ou du moins sont en voie de devenir. »

 

Marx, Préface à la Critique de l’économie politique

 

I

 

Le présent positionnement critique tel qu’il est ici exposé ne constitue qu’une brève synthèse de ce que la théorie radicale a su développer au fil du temps depuis que les fractions les plus maximalistes issues de la Ire Internationale, entreprirent, d’une part, de formaliser le mouvement révolutionnaire d’aspiration vers la communauté humaine de l’Être, débarrassée du salariat et de l’État et, d’autre part, de dénoncer toutes les gauches et extrêmes gauches du Capital qui, en tant que stade suprême du fétichisme de la marchandise, n’eurent jamais d’autre fonction que celle d’élaborer les laboratoires de recherche et de modernisation les plus pernicieux pour le triomphe moderniste de la liberté despotique de la tyrannie de l’argent. Ce texte n’a donc pas vocation à expliquer la totalité du processus historique qui organise la présente crise du capitalisme mondial. Il vise seulement à souligner les quelques poteaux indicateurs à partir desquels une telle explication doit être envisagée pour qu’à l’inverse de tous les rackets qui, de l’extrême droite à l’extrême gauche du Capital, entendent éterniser la vie fausse du commerce démocratique, de l’achat et de la vente, du paraître et de l’avoir, de l’angoisse, de l’illusion et des mensonges publicitaires de l’économie narcissique de la marchandise, puisse enfin émerger un questionnement ontologique véritable susceptible de désigner le chemin de l’auto-émancipation humaine véridique pour la re-naissance accomplie d’une communauté de l’authentique satisfaction de l’épanouir.

 

II

 

Si la crise actuelle du mode de production capitaliste est globale puisqu’elle traverse partout l’ensemble des sphères constitutives, matérielles, biologiques et symboliques de son déploiement aliénatoire, ce qui détermine à l’origine la dés-articulation historique de la production de toutes ses activités, c’est la dés-articulation de son activité historique de production elle-même. L’univers du mouvement indépendant des machineries du profit quand il atteint l’apogée de son spectacle mondial accessible est par le fait arrivé au périgée de la mondialisation de son spectacle atteignable. Du coup, la puissance cumulative du faux scientifique unanimement propagée commence à cesser de pouvoir entraîner cette dénaturation et ce maquillage de la vie humaine qui lui est tant nécessaire. Alors, on entre dans ce temps spectaculaire cosmopolite où les aménagements du territoire de la dictature démocratique de l’argent ont, eux-mêmes, inauguré l’entreprise d’achèvement de leur propre route. Conséquemment, l’économie du sur-développement de la mutilation de l’existence y perd cette indispensable capacité d’enchaîner l’humain vivant dans la propagation de l’universalité d’un fétichisme de la marchandise  qui ne  peut  plus  désormais se  développer que comme inapplicabilité historique objective de sa propre praticabilité.

 

III

 

Les fondements de cette crise comme de toutes celles qui la préparèrent en la précédant, doivent être recherchés dans le fonctionnement essentiellement contradictoire du mode d’exploitation capitaliste qui se voit de plus en plus incapable d’assumer le développement de sa logique dans le cadre historique pourtant façonné par la logique de son développement. Le capitalisme pleinement réalisé est la société de la possession entièrement terminée lorsqu’au plus haut point de l’emprise de l’avoir, il ne subsiste plus maintenant que quelques ultimes résistances éparpillées émanant encore de quelques rares domaines de l’être préservé. Mais ces dernières n’en demeurent pas moins les seuls abris de vouloir humainement vivre à partir desquels un recommencement communautaire deviendra vraisemblable quand les hommes décideront de se débarrasser finalement de cette impitoyable césure qui au sortir du néolithique créa les divisions fonctionnelles du travail qui brisèrent la communauté organique première pour la reconvertir graduellement en civilisation de la transaction, du contrat et du change vers cette apothéose de notre temps  qu’exprime si impeccablement la forme-marchandise intégrale du quantitatif sans restriction.

 

IV

 

Alors que le Capital a fait du temps de travail, la mesure obligée de toute chose et le principe unique de toute richesse, il tend simultanément à réduire au minimum le temps de travail nécessaire à la production de chacune des marchandises qu’il met en mouvement afin d’en réduire le coût pour en vendre ainsi le plus possible.

 

Chaque entité capitaliste doit pour se valoriser au maximum, extorquer la plus grande quantité de profit aux prolétaires (la classe universelle des hommes soumis à la dépossession humaine par les commandements de la rentabilité !) lesquels asservis au processus de la réification forment d’ailleurs la seule source effective de valeur par l’écart historiquement incontournable qui doit exister entre le salaire payé à leur force de travail achetée et ce que rapporte cette dernière. Mais pour écouler massivement sa production, toute entreprise du Capital est en permanence contrainte d’accroître sa productivité en vue d’être compétitive au regard de la concurrence nationale et internationale puisque vendre le plus possible, c’est d’abord produire dans le moins de temps possible.

 

Dès lors, la part du travail vivant exprimée en main-d’œuvre humaine domestiquée dans la production du système des choses, ne peut que systématiquement diminuer en faveur de celle du travail cristallisé en dynamique machinique qui, lui, s’il permet de produire plus vite ne crée aucune valeur nouvelle car il ne fait – par son usure – que transmettre aux marchandises qu’il élabore la valeur que lui a transféré le travail humain qui l’a préalablement conçu. Il en résulte que le taux de profit ne peut que baisser à mesure que le processus despotique de la technologie arraisonne scientifiquement le corps et l’esprit des humains réifiés par l’accumulation du Capital, étant donné que le profit ne provient que de l’exploitation de la force de travail ouvrière.

 

À partir de là, pour compenser la baisse tendancielle de son taux de profit, chaque établissement capitaliste est conduit à devoir augmenter la masse de son profit et il ne peut le faire qu’en essayant d’élargir toujours plus le champ de ses débouchés afin de vendre toujours davantage.

 

Le système capitaliste est le devenir de son existence contradictoire. Cela ne l’empêche pas de survivre mais il doit en payer périodiquement le prix dans des crises de sur-production toujours plus gigantesques les unes que les autres. Et il ne disparaîtra que du jour où l’existence de son devenir contradictoire sera devenue impossible.

 

V

 

Lorsque l’illimité besoin d’expansion fanatique du Capital, sur le fondement de la loi de la baisse tendancielle du taux de profit, rencontre la limite incontournable du marché mondial, bref quand les forces productives des débits de la vente indéfiniment poursuivie sont dans la réelle impossibilité de se trouver une demande solvable en adéquation avec leur sur-développement, la seule solution restante pour relancer la valorisation du capital, c’est la trans-formation graduelle de la guerre économique en guerre tout court dans la perspective d’un mouvement de re-partage militaire des marchés.

 

Avec la domination réelle advenue du Capital, le fétichisme de la marchandise cesse de se construire à partir de son antériorité progressivement absorbée et liquidée pour se définir comme autocratie tyrannique et achevée de l’argent en tant que pure universalité moderne enfin débarrassée des obstacles qui faisaient la trame des sociétés de jadis. La production capitaliste est ainsi parvenue à unifier tous les territoires de la vie aliénée laquelle n’est plus bornée par aucune réalité qui ne serait pas duplication du temps-marchandise lui-même.

 

La conséquence fondamentale que tous les espaces pré-capitalistes (au sein desquels il était possible au XIXe siècle, tant par l’extension interne que l’impérialisme externe, d’écouler la sur-production industrielle !) ont tous été progressivement intégrés dans le cadre de l’émergence d’un marché planétaire, c’est que depuis 1914, nous sommes entrés dans un nouveau cycle historique qui se caractérise par la triade suivante : CRISE, GUERRE MONDIALE, RECONSTRUCTION…CRISE… alors qu’antérieurement le dérouler fondateur de la production marchande était assis sur la trilogie évolutive : EXPANSION, SURPRODUCTION, COLONISATION… EXPANSION…

 

Au concept de crise se rattache donc dialectiquement celui de décadence puisque la première boucherie mondiale marque le moment historique où la contradiction essentielle n’est plus le heurt entre le présent du Capital et les formations sociales historiquement héritées du passé mais l’affrontement entre le présent potentiellement infini des forces productives et le présent irrémédiablement fini du marché mondial que celles-ci ont constitué en liquidant le dit passé à mesure que la baisse du taux de profit ne cessait d’aiguiser explosivement l’opposition valorisation/dé-valorisation.

 

Dire qu’il y a décadence du capitalisme depuis 1914 signifie que d’hétéro-destructif, ce dernier est devenu foncièrement auto-destructif à mesure que la modernisation technicienne du travail de la vie fausse a du s’effectuer à proportion des mouvements d’amplification aliénatoire vers l’absolutisme de l’argent  qui voyait la domination encore formelle du Capital sur la société céder la place à la domination réelle de l’échange sur l’ensemble du vivant désormais totalement domestiqué. Désormais, l’antagonisme entre le besoin de débouchés toujours plus vastes et le rétrécissement continu de leur assise ne peut se conclure que par des anéantissements toujours plus massifs de ce que le Capital a précédemment produit.

 

Le mode de production capitaliste est une impossibilité en mouvement qui en se réalisant totalement réalise par conséquent la totalité du mouvement de son impossibilité.

 

Le carnage impérialiste de la baisse du taux de profit est devenu la vérité organique de la société de l’argent. Une fois que le globe terrestre se trouve entièrement approprié par le Capital, la prise de possession de nouveaux espaces est infaisable autrement que sur le terrain chimérique des crédits toujours plus fallacieux du capital fictif. Dès lors, il ne peut plus être question que de nouvelles redistributions guerrières du même espace par le chemin notamment des manipulations monétaires et terroristes qui tentent ainsi de répondre à ces instants aigus où la capacité de vente du monde mercantile se heurte violemment à son impuissance d’achat.

 

VI

 

Les dernières années du siècle passé, en terminant la phase de reconstruction qui suivit la seconde guerre mondiale, marquèrent le commencement prononcé d’une saturation tendancielle du marché mondial résultant d’une affirmation soutenue à la très sensible baisse du taux de profit. Les premiers temps du siècle présent sont le prolongement concrétisant du siècle dernier et ils témoigneront comme l’indique significativement la décennie en cours, d’une baisse de plus en plus appuyée du taux de profit en même temps que d’un engorgement systémique du marché international en voie de tangible réalisation.

 

La propagation à outrance du crédit depuis la fin du deuxième conflit mondial et son développement forcené depuis des décennies de crise permanente n’ont bien entendu pas permis de pallier les difficultés de vendre une production sans cesse plus démesurée et n’ont donc cessé d’accompagner un mouvement permanent de cette dernière vers le subterfuge sans restriction, la feinte et la fiction irrésistibles.

 

C’est dorénavant le règne de la guerre commerciale totale autour des derniers débouchés solvables subsistants qui entraîne de gigantesques restructurations et de massives délocalisations industrielles sous toutes les latitudes en vue de produire au coût le plus bas afin d’exporter et de vendre à tout prix

 

Aujourd’hui, dans le monde du falsifié triomphant et de l’inversion généralisée, le krach inévitable du système des fictions faramineuses de l’économie spéculative s’annonce comme de plus en plus proche. Aussi, le gouvernement pentagoniste du spectacle mondial n’a-t-il rien d’autre à offrir à la planète pour échapper à la faillite et tenter de sauver un dollar sur-hypothéqué que le chaos de la guerre sans fin par la mise en scène permanente de coup montés terroristes de vaste ampleur, menés de l’intérieur même des services spéciaux de la provocation étatique.

 

Le spectacle de la guerre commerciale et financière s’intensifie et s’il met bien à nu les rivalités réelles entre les économies des États-Unis, du Japon et d’Europe, il se traduit surtout par une gigantesque gestion politique de l’infiltration et de la manipulation qui permet aux réseaux étatiques du terrorisme démocratique de distribuer à chaque coin de rue les propagandes requises pour la préservation de l’intoxication par la loi de la valeur. De cette façon, Washington peut ainsi s’asservir totalement les gouvernements d’Europe et du Japon en les empêchant d’investir les zones arriérées de la Russie et la Chine de manière autonome depuis que la fin de la seconde guerre mondiale a autorisé le complet assujettissement culturel et moral de tous les territoires marchands à l’état-major central des vainqueurs et que l’anachronique capitalisme d’État soviétique a été définitivement absorbé par le modernisme autocratique de la libération de toutes les transactions.

 

VII

 

Sur la base historique de la tradition primordiale de la conscience radicale des communaux ancestraux réactivée par la rencontre de la décadence romaine et des invasions germaniques, la classe prolétarienne européenne, héritière multi-séculaire de jacqueries paysannes continuelles contre le Diktat de l’acquérir, et dans la continuité de ses grèves sauvages dures contre tous les rackets politiques et syndicaux du camp de concentration salarial de l’anti-vie universalisée, constitue la puissance historique centrale susceptible de balayer l’empire de l’oppression marchande. Assurément, c’est avant tout que le mouvement réel des luttes de classe à partir desquelles l’humain cherche à se sortir de l’arraisonnement du système des objets peut permettre de retrouver le sens du chemin vers le communisme pour balayer tous les mensonges du totalitarisme du règne de la quantité qui, de l’extrême droite à l’extrême gauche du Capital, entend immortaliser l’homme sans autre qualité que celle d’être un patrimoine d’infinie soumission gérable.

 

Au siècle dernier, l’anti-fascisme qui sut si bien massacrer les prolétaires barricadiers de la Catalogne insoumise fut la religion totalitaire de l’innovation mercantile qui pour imposer le triomphe de la communauté matérielle et mondialiste de l’argent sans limite dut écraser et diaboliser le fascisme, dernière forme communautaire illusoire qui avait tenté de conjuguer la technologie novatrice du capital et le folklore des cultures de docilité antérieures. Le fascisme (frère ennemi simplement inversé du bolchévisme  sur le même terrain des fables du capitalisme étatique futuriste !) représentait le point ultime de cet aveuglement naïf qui se figure – à partir des méandres sociaux-démocrates de la commercialisation perfectionnée – que le politique peut contrôler l’économie alors que la dictature achevée du profit sur le monde a définitivement prouvé que l’État ne serait dorénavant jamais plus rien d’autre que la concentration politique de la monstruosité marchande la plus achevée.

 

Au siècle présent, et après la grande frayeur qu’avait suscité la souche séditieuse des résonnantes gauloiseries réfractaires issues de mai 68, l’antiracisme a dogmatiquement relayé l’anti-fascisme et le sans-papiérisme est devenu la clef magique de toutes les intendances modernistes qui justifient l’idéologie de la disparition programmée des insoumissions véhiculées par ce qui subsiste encore d’esprit communard européen en propageant le culte obligé de l’armée de réserve immigrée et de la discrimination positive afin de légitimer le grand remplacement qui permet de substituer à la vieille insubordination ouvrière d’autrefois les mille formes possibles de l’actuelle religion banlieusarde du fric et du trafic.

 

L’immigration en tant que cœur stratégique de l’espace-temps de la chosification devenue effective vient dire qu’en cet instant où de plus en plus d’extra-Européens viennent s’entasser dans des ghettos à la mode américaine du fast-food, de la drogue, du tribalisme et de l’enfermement religieux, la libre circulation généralisée des fournitures humaines telle qu’elle est mise en mouvement par la contradiction valorisation/dé-valorisation est la clef de voûte des combinaisons par lesquelles le Capital entreprend de faire migrer le prolétariat hors des tumultes de sa propre histoire indocile pour le diluer dans la dépossession étendue du melting pot de la marchandise totale.

 

La tempête sociale universelle qui vient rappellera que comme le discernaient Hegel et Marx et a contrario des continents immobiles de l’histoire captive où se retrouvent harmoniquement l’histoire arrêtée du totémisme américain et l’atavisme stationnaire du fatalisme afro-oriental, seule l’Europe des insurrections ouvrières radicales a su entrevoir théoriquement et pratiquement la possibilité d’une conscience ouverte pour un temps radicalement et totalement trans-formable jusqu’à cette extrémité impérieusement nécessaire : l’abolition de l’échange, du salariat et de l’État.

 

Malgré toutes les irrémédiables pesanteurs rémanentes du torpillage syndical invariablement relayées par ses auxiliaires gauchistes, les grèves commencent à se multiplier et pourraient trouver un vaste écho favorable à mesure que tous les financements de la crise vont déboucher sur une crise de la totalité de la finance elle-même qui aboutira finalement à la paralysie industrielle des reproductions sociales. C’est dans ce contexte que l’on pourra voir surgir des soulèvements prolétariens de plus ou moins grande ampleur suivant le niveau atteint par la crise là où ils auront lieu. Il est effectivement clair que les pays les plus durement touchés par les affrontements de classe, seront ceux-là même qui auront vu se réaliser un très net saut qualitatif dans la décomposition financière de leur commerce et donc consécutivement dans leur essai d’accentuer encore l’exploitation.

 

Tant que le Capital est à même de re-produire l’auto-mouvement de sa production qui caractérise naturellement l’auto-production de son mouvement, il est du même coup susceptible de perpétuer les dynamiques qui cadrent l’idéologie du contrôle mental et affectif qu’il exerce sur ceux qu’il extorque et qui ne l’acceptent que pour autant que le procès de la marchandisation puisse trouver la force de poser et d’imposer sa normalisation sociale à l’espace-temps de la domination.

 

Le siècle passé a produit des mouvements sociaux de vaste ampleur qui n’ont pu que retomber vu la période qui ne pouvait offrir de perspective de subversion réelle puisque le pouvoir de la vie renversée était alors en train de justement réaliser sa complète réalisation. L’organisation historique de l’imposture omnipotente du spectacle démocratique se communique à un premier niveau par la présence contemporaine d’un nombre croissant d’immigrés qui viennent dire ici que la domination de la marchandise veut faire par déplacement, désintégration et trans-mutation de populations, disparaître l’insubordination anti-marchande du vieux cosmos pagano-christique des liesses communardes d’Europe – lieu prédominant pour une renaissance mondiale du combat maximaliste contre l’accumulation spectaculaire de la passivité moderne -. Mais l’histoire qui organise l’omnipotence de cette imposture à son stade supérieur, ne fait là qu’exécuter la sentence de l’égalisation planétaire rendue partout nécessaire par l’omniprésence d’un déracinement qui place l’homme hors de l’homme en témoignant ainsi que tout ce qui n’est pas le Capital et date d’avant son hégémonie doit finalement disparaître.

 

Si ce début de nouveau siècle a vu la radicalité prolétaire paralysée par une économie de l’illusion qui possède toujours les moyens d’éloigner les hommes d’eux-mêmes, se limiter à de très rares espaces touchés par des restructurations encore circonscrites puisque malgré toute leur étendue ces dernières ne se sont développées uniquement qu’en décalage et discontinuité, les années qui viennent vont tendre, en généralisant intensivement les reconfigurations, à rendre de plus en plus possible une massive entrée en lutte de la classe ouvrière mondiale.

 

Le syndrome d’un envisageable retour fracassant du mouvement historique vers la Commune comme être générique de l’homme vivant au travers de conseils ouvriers révolutionnaires impulsant l’abolition de la condition prolétarienne, s’étend sur la planète. Ce qui l’avait rendu inéluctable à Barcelone en 1936-37, à Budapest en 1956 ou à Paris en 1968 jusque dans son étroitesse et ses paradoxes, loin de ralentir sa marche la précipite partout au fur et à mesure que toute gestion envisagée de la crise aboutit à la crise de toutes les gestions envisageables.

 

VIII

 

Lentement mais inexorablement, le vernis du conditionnement civilisationnel se fendille. Universellement quoiqu’à des degrés divers, l’affaissement approfondi de la démocratie dictatoriale du bonheur marchand s’apprête à faire surgir et croître des grèves de masse dont l’issue sera décisive. Soit, nous assisterons alors à l’intensification d’un processus d’auto-dépassement et de trans-croissance de la lutte réformiste en lutte extrémiste qui affirmera définitivement le cours vers la révolution sociale contre l’État et l’argent, soit à l’inverse se mettra en place une dynamique policière de militarisation terroriste qui conduira donc à l’inéluctabilité d’un cours d’embrigadement vers une troisième hécatombe mondiale.

 

IX

 

Les défaites des insurrections prolétariennes d’autrefois n’ont qu’une seule explication logique possible; l’isolement des divers mouvements sociaux qui ne purent se joindre les uns les autres sur la base d’un véritable prospérer jusqu’au-boutiste. Mais cet abandonnement est en dernière analyse le produit inévitable d’un développement encore incomplet de la contradiction travail immédiat/travail machinique qui en ces temps-là de domination capitaliste non pleinement réalisée, n’a pu que fort insuffisamment se déployer dans le temps et dans l’espace de l’univers spéculatif de l’argent : équivalent général abstrait de toutes les marchandises de la planète-Capital.

 

Si l’alternative révolution pour la communauté humaine ou troisième guerre mondiale n’est pour l’instant résolue ni dans un sens ni dans un autre, il convient cependant de bien voir que c’est la première fois dans l’histoire de son histoire que le marché mondial de la mystification spectaculaire tend à faire éclater le mouvement de son mouvement puisque le poids prépotent du travail mort (c’est-à-dire du capital ne s’animant que par l’intermédiaire de la force de travail asservie) en vient dorénavant à rendre caduc le principe même de la loi de la valeur.

 

Le prolétariat est la classe du travail parvenu à son ultime achèvement; l’homme-marchandise. Mais il est bien plus que cela, il est aussi et d’abord le point d’extrême réalisation de  la contradiction  historique entre l’humain  et  l’anti-humain. Et c’est seulement  au  seuil  final  de  sa  décadence  que  le  Capital  en  tant qu’il réalise là l’impossible domination de son accomplissement total et se particularise en tant que mode d’organisation paroxystique du mondialisme de la schizophrénie mégapolitaine, peut être dépassé par l’extériorisation révolutionnaire de son anti-thèse : la communauté humaine universelle en  auto-formation consciente d’elle-même.

 

X

 

La révolution communiste comme négation de toutes les divisions qui produisirent, perpétuèrent et exaspérèrent la perte d’unité du vrai vivre exprime le devenir historique par lequel la conscience humaine devient enfin conscience d’elle-même. Cette révolution n’aura donc pas lieu parce que le reste du prolétariat atteindra un jour le niveau de faculté des minorités subversives présentement existantes, elle sera ce qu’elle doit être parce qu’elle résultera du dépassement positif, par l’ensemble de la classe, de ces positions fragmentaires et qui loin d’être l’axe prééminent du processus de communisation ne représentent qu’une contribution relative au mouvement d’ensemble de l’auto-abolition du prolétariat.

 

L’appropriation révolutionnaire de l’être de sa vie générique par l’homme ne peut s’affirmer que du jour où ne peut plus s’affermir l’appropriation de l’humanité par les hiérarchismes et le conditionnement du Capital. En ce sens, si la révolution sociale est auto-conscientisation radicale de l’humain, elle ne l’est qu’en tant que résultat de la sentence que la valeur d’échange édicte contre elle-même quand elle ne peut plus dicter que la fin de son Diktat. Ce ne sont pas les révolutionnaires qui unifieront la classe, c’est la dynamique d’auto-suppression de cette dernière qui unifiera le mouvement épars des révolutionnaires.

 

N’ayant ni divinité extérieure, ni maîtrise supérieure, ni parti, ni syndicat, ni aucune nationalité de raison marchande, l’auto-organisation révolutionnaire du prolétariat ne pourra être que son auto-abolition, universelle destruction de l’échange, du salariat et de l’État pour le ré-enracinement cosmique de l’espèce contre toutes les théologies de la monnaie, du travail et du cheffisme. L’humanité ne ré-existera que lorsque son combat pour la vie authentique en aura, une fois pour toutes, terminé avec tous les commandements du dressage politique et de l’enchaînement économique qui sont la négation de l’épanouir en l’essence de toutes les demeures de l’Être.

 

Gustave Lefrançais pour L’Internationale,

septembre 2013

 


 

Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

 

URL to article: http://www.europemaxima.com/?p=3401

mercredi, 23 octobre 2013

La mitología de la modernidad

por Dalmacio Negro

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

Minorías organizadas en lobbies reivindican como conquistas democráticas las cosas más absurdas.

El estado de naturaleza, la doctrina de la soberanía político-jurídica, el contractualismo, el Estado, la Sociedad, y el ciudadano como el hombre perfecto son los grandes mitos que subyacen en el subsuelo de las constituciones modernas, cajas de Pandora del artificialismo imperante en las relaciones humanas.

1.- Luís Díez del Corral observó hace tiempo en La función del mito clásico en la literatura contemporánea, que los mitos clásicos habían perdido su expresividad originaria y Manfred Frak dedicó más tarde algunos libros a “la nueva mitología” de la modernidad. El libro del jurista italiano Danilo Castellano Constitución y constitucionalismo, una espléndida síntesis, breve y muy clara, sobre la naturaleza del constitucionalismo nacido de las revoluciones modernas y sus vicisitudes, sugiere que el constitucionalismo descansa en doctrinas que operan como mitos.

2.- La tendencia más característica del pensamiento moderno interrumpió la mayor de las revoluciones imaginables: la desacralización del mundo que llevaba a cabo el cristianismo. La cultura de la civilización occidental, incluida la resurrección de la mitología, en este caso artificialista -una manera de desacralizar que, al prescindir de su causa, aniquila la vida natural-, tiene la impronta de esa desacralización o desdivinización de la Naturaleza, que suele describirse como secularización, palabra que, si significa algo, es la tendencia a la politización de la vida.

Aparte de hechos como el cambio en la imagen del mundo con los descubrimientos, etc., contribuyeron en el plano intelectual a la nueva mitologización la influencia de la Pólis griega de la mano del humanismo, según la tesis, que se pasa demasiado por alto, del alemán Paul Joachimsen, el suizo Werner Naef o el español Álvaro d’Ors; la del gnosticismo según Voegelin y la reducción del poder a sus connotaciones inmanentistas, de lo que dio Maquiavelo fe notarial. La Reforma protestante les dejó libre el campo al separar la razón (eine Hure, una prostituta según Lutero), de fe, rompiendo la relación entre este mundo y el sobrenatural, del que, como reafirmó el gran teólogo Urs von Balthasar, depende el mundo natural.

Los fundadores de la ciencia moderna estaban convencidos de que Dios había ordenado racionalmente la Creación, siendo posible por tanto conocer mediante la razón las leyes que la gobiernan. Sin embargo fue fundamental el auge de la ciencia, a pesar de haberla hecho posible la desacralización de la Naturaleza, que ahuyentó las creencias ancestrales en signos, fuerzas, seres misteriosos y supersticiones, para reactivar las explicaciones mitológicas: las ideas tienen consecuencias y una de las más peligrosas puede ser su divulgación, como gustaba sugerir Leo Strauss y la ciencia se divulgó como un medio de emancipación del mundo natural de su dependencia del sobrenatural. Algo parecido ha ocurrido con la teoría de la relatividad de Einstein. Al popularizarse la idea, ha contribuido poderosamente a difundir la creencia en que no hay verdades objetivas, impulsando el relativismo moral tan de moda.

3.- La conocida tesis de René Girard de que existe una lucha permanente entre el polémico logos griego de Heráclito y el logos del evangelio de San Juan, resume muy bien el proceso desencadenado en el mundo moderno, en el que se habría impuesto el logos naturalista, de naturaleza mítica. La teología, como fuente de la verdad del orden universal, era considerada el saber supremo en la jerarquía de los saberes. Pero la metafísica empezó a separarse de ella y ante el fracaso de la teodicea (“justificación de Dios”) de la metafísica racionalista, incapaz de demostrar la existencia de Dios, se empezó a poner la fe en la ciencia natural. Separado este mundo del sobrenatural por la Reforma,la ciencia da por lo menos certezas y seguridad acerca de las cosas terrenas.

Esa tendencia del pensamiento moderno impulsada por la metafísica armada con la ciencia, devino una creencia colectiva en la época romántica caracterizada por la revalorización, a la verdad un tanto inconsciente, de la mitología en la que se inserta el constitucionalismo.

4.- Decía Cassirer al comienzo de su libro El mito del Estado: «la preponderancia del pensamiento mítico sobre el racional en algunos de nuestros sistemas políticos modernos es manifiesta». Cassirer se quedó corto al decir “algunos”, seguramente porque el libro vio la luz en 1946. Él mismo afirma casi a continuación que «en la vida práctica y social del hombre, la derrota del pensamiento racional parece ser completa e irrevocable. En este dominio, el hombre moderno parece que tuviera que olvidar todo lo que aprendió en el desarrollo de su vida intelectual. Se le induce a que regrese a las primeras fases rudimentarias de la cultura humana. En este punto, remachaba Cassirer, el pensamiento racional y el científico confiesan abiertamente su fracaso; se rinden a su más peligroso enemigo».

El progreso del pensamiento mítico a partir de esa fecha, evidencia la claudicación del pensamiento racional y el científico. Es más, este último, en su degeneración ideológica, el cientificismo, produce continuamente infinidad de nuevos mitos. Recientemente, los mitos de las “ideologías de la estupidez” (A. Glucksmann), entre ellas las bioideologías, intelectualmente endebles pero muy poderosas dada la debilitación del pensamiento por el auge de esa estupidez que había detectado ya Robert Musil; por la destrucción del sentido común denunciada por Alfred N. Whitehead; por ”el oscurecimiento de la inteligencia” advertido por Michele Federico Sciacca; por la “derrota del pensamiento” constatada por Alain Finkielkraut;… En fin, por la infantilización diagnosticada por Tocqueville como una pandemia a la que es propensa la democracia y fomentan las oligarquías para afirmar su poder.

Los mitos que alberga el modo de pensamiento ideológico, dominan hoy el panorama de las ideas, entre ellas las políticas, jurídicas y sociales. Según el sociólogo Peter Berger, nuestra época es una de las más crédulas que han existido. Sin duda por la apariencia de cientificidad de que se revisten ideas de las que se aprovechan minorías para hacer su negocio.

5.- El profesor Castellano busca el lazo común entre los tres constitucionalismos que distingue: dos europeos, el constitucionalismo “continental” a la francesa y el “insular” inglés, y el extraeuropeo “estadounidense”. No obstante, existe una diferencia entre los anglosajones y el francés: y este último pretende desde su origen ser algo así como la cuadratura del círculo de la mitología política moderna, cosa que no pretenden los otros, más enraizados en la realidad meta-antropológica (von Balthasar), que en la visión meta-física moderna.

Los sistemas políticos que imitan el constitucionalismo a la francesa son prácticamente míticos. De ahí su naturaleza intrínsecamente revolucionaria, pues la Gran Revolución aspiraba a recomenzar la historia partiendo del Año Cero (1789), en contraste con los otros dos, que, menos metafísicos y antiteológicos, eran conservadores, como sentenció Macauley, en tanto no partían del Derecho -la Legislación- como un instrumento revolucionario, sino de la libertad como un presupuesto meta-antropológico cuya protección es, justamente, la razón de ser del Derecho.

En efecto, el verdadero sujeto del constitucionalismo continental no es el hombre libre sino, igual que en la Pólis,el ciudadano, una creación legal en tanto miembro de una comunidad artificial, la estatal.

6.- ¿Cuál es el fundamento intelectual del constitucionalismo? La lógica de la vida colectiva y del orden social es el Derecho de manera parecida a como lo es la Matemática en el orden de la naturaleza. Pero mientras aquella es práctica, empírica, puesto que pertenece al mundo de la libertad, la de la Matemática es teórica, deductiva, puesto que su mundo es el de la necesidad. El Derecho es por tanto el fundamento de los órdenes humanos concretos, en contraste con lo que llama Castellano «la tesis de la geometría legal», según la cual, «el derecho no es el elemento ordenador de la comunidad política (y, por tanto, bajo un cierto prisma preexistente a ella), sino que nacería con el Estado, que -a su vez- se generaría por el contrato social». Esta es la clave del constitucionalismo continental, que instrumentaliza el Derecho poniéndolo al servicio de la política estatal, una política distinta de la sometida al Derecho. De ahí el auge de la politización a través de la Legislación.

7.- El jusnaturalismo racionalista, que fundamenta el constitucionalismo, continuaba formalmente la tradición medieval de la omnipotentia iuris. Pero mientras el antiguo Derecho Natural se asienta como indica su nombre en la naturaleza de las cosas y en la costumbre, el nuevo descansa en la concepción puramente meta-física que excluye la teología (Grocio, Alberigo Gentile, Hobbes…). La anterior omnipotentia iuris, que pervive como un residuo, descansaba en la tradición del Derecho Natural para la que el orden cósmico es congruente con la naturaleza humana. La moderna se rige por el ingenuo jusnaturalismo racionalista, causa del artificialismo político, social, jurídico y moral, pues no se atiene a lo natural, tal como lo muestran las costumbres y la experiencia, sino a la recta ratio. Ésta construye el orden social como un producto abstracto al que ha de adaptarse la naturaleza humana.

8.- ¿Por qué es ingenuo este derecho natural?
En primer lugar, porque al ser puramente racional, “teórico”, su contenido queda a merced de la voluntad, con lo que su racionalidad depende de la coincidencia o no con la realidad empírica, con las costumbres, los usos y las tradiciones de la conducta. En segundo lugar, porque descansa en el mito del contractualismo político, liberador de otro mito, el del estado de naturaleza. Éste es un mito bíblico, pero en el sentido del mito como una forma de expresar la realidad. Idea que, vulgarizada, impulsó el romanticismo. «Para los verdaderos románticos, dice Cassirer, no podía existir una diferencia señalada entre la realidad y el mito; cabía ahí tan poco como entre poesía y verdad».

9.- Hobbes convirtió el estado de naturaleza caída del que hablaban los Padres de la Iglesia en el mito fundacional que justifica otro gran mito: el del contrato político, que, a pesar de la critica de Hume, dio origen a una interminable serie de mitos como el del poder constituyente, al que dedica Castellano un capítulo. Hume no pudo tampoco impedir que su neurótico amigo, el calvinista Rousseau, radicalizase el contractualismo. Hobbes se había contentado con distinguir lo Político y lo Social como el Estado y la Sociedad que, en cierto modo, se limitaban entre sí, puesto que la moral seguía dependiendo de la Iglesia. Rousseau los unificó en un sólo contrato, el contrato social, para acabar con la Iglesia y restaurar el estado de naturaleza, que en su opinión no era cainita como suponía Hobbes, sino todo lo contrario. La supresión o superación del dualismo hobbesiano, será una obsesión desde el romanticismo .

10.- Una consecuencia de la Gran Revolución es la consideración de la revolución como fuente de legitimidad, pues su idea central consistía en garantizar los Derechos del hombre y del ciudadano frente al despotismo monárquico. Mientras los otros dos constitucionalismos se contentaban con garantizar las libertades naturales mediante el Derecho, el francés trasladó el derecho divino de los reyes en el que se apoyaba la no menos mítica soberanía estatal al ciudadano. El ciudadano es el mito clave del constitucionalismo, cuya causa final consiste en la potenciación de la ciudadanía aunque vaya en detrimento de la libertad, pues el ciudadano no es el hombre libre por naturaleza sino una construcción legal, que reserva la ciudadanía para unos pocos, la burguesía revolucionaria triunfante, el tercer estado de Sieyés, una clase económica.

11.- El socialismo se enfrentó a esta situación fáctica, manifiestamente injusta, reivindicando no la igualdad formal, legal inherente a la libertad política, sino la igualación material de todos para establecer la ciudadanía universal. No se opone, pues, al espíritu burgués sino que quiere extenderlo a todas las clases: la verdadera democracia consiste en que participen todos como ciudadanos de las comodidades, placeres y bienestar de la burguesía. Algo así como una clase media universal de espíritu bourgeois. En su versión pacifista, el “socialismo evolutivo” (Bernstein), que prefiere la revolución legal a la revolución violenta, pacta con el odiado capitalismo, igual que había pactado antes la monarquía con la burguesía para afirmar su poder. La socialdemocracia es un capitalismo estatista que identifica el progreso y la democracia con el aburguesamiento universal .

12.- El ciudadano de la Pólis griega combinado por Rousseau con el creyente calvinista de su Ginebra natal -el propio Rousseau- aderezado con la visión de la vida campesina, es la figura central del constitucionalismo. El mito del ciudadano unirá luego los tres constitucionalismos bajo la rúbrica, anota Danilo Castellano, del pluralismo de la ideología de los derechos humanos, más que mítica supersticiosa, si creer en los derechos humanos es, al decir de MacIntyre, como la creencia en las brujas y los unicornios. Las ideologías, llevadas por su lógica y por la demagogia, al instalar como su principio el derecho a la autodeterminación individual, han llegado así al punto en que, sin quererlo, disuelven los órdenes políticos fundados en el constitucionalismo, abstractos por su concepción pero concretos gracias a la presión del poder político.

Ha surgido así un nuevo estado de naturaleza de guerra de todos contra todos fundado en el artificialismo, en el que minorías organizadas en lobbies reivindican como conquistas democráticas las cosas más absurdas. Entre ellas, están alcanzando una gran intensidad política las relacionadas con la “cuestión antropológica”, la última producción de la ideología de la emancipación. Este artificioso estado de naturaleza necesita sin duda de un nuevo constitucionalismo que contenga la destrucción del Estado, de la democracia, de la Sociedad, y, en último análisis, de la cultura y la civilización.

Fuente: Diario español República Constitucional

vendredi, 18 octobre 2013

Les aléas de la liberté de conscience

La-liberte-de-conscience-des-elus_visuel.jpg

Les aléas de la liberté de conscience

 
Ex: http://www.valeursactuelles.com

Refuser l’objection de conscience face aux réformes sociétales, c’est en revenir au principe totalitaire selon lequel l’État a toujours raison.

Le développement récent des réformes “sociétales” — c’est-à-dire concernant les moeurs, l’éthique, la liberté individuelle, la famille, le couple et les comportements — rend plus légitime encore qu’auparavant un questionnement sur la liberté de conscience et même sur l’objection de conscience. Car tout cela ressort au domaine de l’infiniment discutable, concerne l’intime et les convictions profondes sur ce qu’est un humain, ce qu’il lui faut, ce qu’il doit rechercher.

On peut avoir l’impression que nous sommes justement arrivés au bon moment de l’Histoire pour défendre la liberté de conscience. C’est le nazisme qui en est l’occasion. Voir ces bourreaux qui ont obéi comme des fantassins aveugles à des ordres barbares et qui se trouvaient capables, des dizaines d’années après, de légitimer encore leur allégeance, cela nous a révulsés au point de nous inciter à toujours défendre la conscience individuelle. La hantise du bourreau fidèle aux ordres a même suscité chez nous une méfiance instinctive du côté institutionnel des choses, à ce point que les groupes les plus conformistes se prétendent indépendants d’esprit. Nous vivons à une époque où tout le monde se prend pour Antigone.

Il est donc assez déconcertant de voir les réponses données à ceux qui en appellent à la liberté de conscience, et même à l’objection de conscience, face aux réformes sociétales dont le gouvernement actuel semble s’être fait une spécialité, et particulièrement face au mariage homosexuel. On leur rétorque qu’ils ne sont pas républicains, car allant à l’encontre de l’égalité républicaine, et aussi homophobes, évidemment. Nantis de ces tares rédhibitoires, ils n’ont évidemment pas droit à la décision individuelle, à vrai dire ils n’ont même pas de conscience, puisqu’ils s’opposent à la seule vérité sociopolitique.

Autrement dit, nous retournons subrepticement à ce que le combat antitotalitaire avait réussi à démanteler : le positivisme — c’est-à-dire l’idée selon laquelle l’État a toujours raison, parce qu’il est l’État. Dans notre cas, il faudrait plutôt dire : ce qui est consacré républicain (progressiste, égalitariste, émancipateur) a toujours raison.

Il faut bien rappeler que la conscience personnelle, celle d’Antigone, celle de l’objection de conscience, représente exactement le contraire du positivisme. Elle présuppose, si elle existe ou plutôt si elle est légitimée (car elle existe même si personne ne la reconnaît), qu’aucune instance supérieure ne peut prétendre avoir toujours raison. Et que le dernier mot, toujours particulier et relatif, revient à la conscience personnelle — ce qui suppose évidemment que l’être humain soit une personne et non un individu programmé par l’État, formaté par l’École.

C’est seulement dans ce cadre que la liberté de conscience existe : si l’idéal républicain, passe au second rang, après la conscience personnelle — autrement dit, si l’on imagine que le progressisme tout-puissant peut être jugé ! Faute de quoi nous en revenons au positivisme, qui était la tare principale des deux totalitarismes, donc du nazisme contre lequel nous ne cessons de lutter.

On ne peut pas porter les antifascistes sur le bouclier de la gloire et ne pas permettre aux maires de récuser le mariage gay en leur âme et conscience. Si la conscience d’Antigone existe et si elle doit être révérée, ce n’est pas seulement pour lutter contre le nazisme et contre les dictateurs exotiques. C’est aussi pour juger les croyances de notre République et dénoncer ses excès, ses abandons, ses lois scélérates. La conscience d’Antigone n’est pas un outil qu’on saisit quand cela nous arrange — pour fustiger Papon ou crier haro sur les accusés des tribunaux internationaux, complices de gouvernements criminels. Et qu’on mettrait sous le boisseau, réclamant dès lors l’obéissance absolue, quand cela nous sied — devant l’égalité républicaine, devant la souveraineté de la pensée d’État. Brandir une théorie pour ses adversaires et la décréter inepte dès qu’elle s’applique à soi : c’est la spécialité des imbéciles, et des idéologues.

dimanche, 15 septembre 2013

C'est en vogue...

"Les internautes naviguent dans les corridors virtuels du cyberworld, des hordes en rollers transhument dans les couloirs de bus. Des millions de têtes sont traversées par les particules ondulatoires des SMS. Des tribus de vacanciers pareils aux gnous d’Afrique migrent sur les autoroutes vers le soleil, le nouveau dieu !

C’est en vogue : on court, on vaque, on se mondialise. On se troue de piercing pour avoir l’air tribal. Un touriste s’envoie dans l’espace pour vingt millions de dollars. « Bougez-vous ! » hurle la pub. « A fond la forme ! ». On se connecte, on est joignable en permanence. On s’appelle pour faire un jogging. L’Etat étend le réseau de routes : la pieuvre de goudron gagne. Le ciel devient petit : il y a des collision d’avions. Pendant que les TGV fusent, les paysans disparaissent. « Tout fout le camp », disent les vieux qui ne comprennent rien. En fit, rien ne fout le camp, ce sont les gens qui ne tiennent plus en place. Mais ce nomadisme-là n’est qu’une danse de Saint-Guy. “

Sylvain Tesson, « Petit traité de l’immensité du monde », Editions des Equateurs.

Ex: http://zentropaville.tumblr.com/

mardi, 23 juillet 2013

Va je ne te hais point...

 

aspet211207574.jpg

Va je ne te hais point

Ex: http://www.lebreviairedespatriotes.fr

Cette litote de Chimène à Rodrigue signifie tout l’amour qu’elle porte au Cid. Elle dit le moins pour en signifier le plus. L’ennui, c’est que les euphémismes d’aujourd’hui, dont fait partie la litote, disent le moins tout court. Il est 19h, I-Télé est à l’écran, le bandeau des informations défile en bas de ce dernier. Un titre s’affiche : « intervention au Mali ». Puis c’est au tour de BFM TV d’entrer dans la valse du zapping des chaînes : même constat, le « conflit au Mali » monopolise la télévision. Rien ne vous choque ? À aucun moment le mot « guerre » n’est employé. L’euphémisme, une habitude, un symptôme du XXIe siècle ?

 

Dernier exemple en date, les émeutes lors de la fête du titre du PSG au Trocadéro. M. Valls a parlé de « bousculades » pour qualifier de véritables scènes de guérillas urbaines. Ce n’est pas le seul ministre minimisant l’événement. Ici, l’euphémisme s’apparente à une volonté politique. Autre exemple marquant : les opérations de maintien de l’ordre en Algérie. Ce ne sera qu’en 1997 que Jean-Pierre Masseret, secrétaire d’État chargé des Anciens combattants, emploiera le mot « guerre » pour qualifier les événements prenant place de 1954 à 1962 dans ce qui était alors, trois départements français. C’est le premier homme politique a affirmé cette réalité durant sa prise de fonction. Finalement, l’euphémisme, ici, peut s’apparenter à une stratégie politique. C’est aussi, voire d’abord, un témoin de notre quotidien.

 

« Sans domicile fixe », « beurres », « personne enveloppée » ou encore « personne âgée », les euphémismes sont omniprésents dans notre société actuelle, surtout dans certains domaines comme le médical, le social ou l’emploi avec le fameux technicien de surface. Ces euphémismes trahissent la langue voire l’histoire. Ainsi, arabe est connoté péjorativement alors que c’est un peuple parmi d’autres. Il en va de même pour les personnes malentendantes. Autrement dit, les sourds. Mal-entendants est un terme vague, regroupant des gens n’entendant strictement plus rien mais aussi des personnes n’ayant qu’un petit souci d’audition. Pour le mot arabe c’est pire, ce dernier a été remplacé par musulman, censé être plus neutre. Mais le contexte religieux et social actuel fait que l’on parle maintenant d’islamistes ou d’ultra-islamites, d’ultra-orthodoxes, etc … nous n’en finissons pas de monter dans la surenchère. Alors certes, certains euphémismes, dont malentendants, permettent aux malades de mieux s’accepter, d’avoir une meilleure image d’eux. Du moins, a priori, car lorsque les termes faussent la réalité, unifient à tort et à travers, nous sommes en droit de nous demander si appeler un sourd un sourd ne reste pas la meilleure des moins bonnes solutions.

 

Cependant, si l’euphémisme existe, l’astuce rhétorique de l’hyperbole est aussi omniprésente : le XXIe siècle est l’ère du slogan par excellence. « Le changement c’est maintenant » : parfaite symétrie de la phrase grâce à la rime, deux groupes de mots de quatre syllabes chacun, l’idée d’un changement dans l’immédiat, « maintenant ». Tout et tout de suite. François Hollande voulait se différencier et mettre un terme à l’hyper-président. En ce sens il a échoué. Son omniprésence actuelle dans les médias le confirme. Cette immédiateté se trouve aussi dans les chaînes d’informations continues ou dans la presse papier : retenir le slogan, la phrase choc afin d’accrocher le spectateur ou le lecteur. Rien de nouveau sauf ce paradoxe : au début de cet article, l’auteur explique que certaines chaînes d’informations ont employé des euphémismes. Ce qui est surprenant lorsque la course à l’audimat oblige ces adeptes de la breaking news à aguicher le téléspectateur.

 

Hyperbole ou euphémisme, d’un excès à l’autre, finalement, ces deux concepts traduisent le mal être de notre société oscillant entre le culte de l’ostentatoire lié, par exemple, aux FEMEN, et le complotisme exacerbé incarné, entre autre,  par Alain Soral.

 

 

 

Geoffrey Clémençon

lundi, 08 juillet 2013

LE PHILOSOPHE, LE VOYOU ET LE LEGIONNAIRE

LE PHILOSOPHE, LE VOYOU ET LE LEGIONNAIRE

Un parallèle risqué est-il possible ?


Michel Lhomme*
Ex: http://metamag.fr/
"Le guerrier est grand non parce qu’il tue, mais parce qu’il meurt. Ou parce qu’il sait qu’il va mourir et y consent, et que ce n’est pas si simple que cela, d’accepter de mourir".
Charles Péguy.
 
Pour trop d’éducateurs formatés, il y aurait une incompatibilité entre l’institution militaire et l’enseignement philosophique et l’image commune de l’enseignant de philosophie demeurerait celle d’un libertaire crasseux ou d’un anarchiste névrosé, réprouvant l’ordre et la discipline et enseignant à ses élèves la révolte et l’insoumission. Pourquoi ?

La philosophie en appelle à la pensée et comme aimait à le répéter le vieux radical Alain, "penser, c’est dire non". On imagine le philosophe nihiliste, ami des délinquants et copain des voyous. Disons-le de suite, au risque de déplaire, il y a un peu de vrai dans l’image. Le premier acte mythique d’Apollon, dieu de la parole, fut de cracher dans la bouche de son premier devin. L’attitude philosophique consiste à s’arrêter en face de faits qui vont apparemment de soi et à les remettre en question.

 

Remettre tout en question, ce n’est pas, on le comprendra aisément, la tasse de thé des officiers, fussent-ils anglais, comme des policiers d'ailleurs ! Le nouvel enseignant de philosophie qui débarque dans un lycée militaire, semble demeurer une source d’inquiétude pour son proviseur. Pourtant, on imagine mal s’en prendre dans les lycées à la philosophie alors que tout à l’extérieur conspire à anéantir l’esprit critique des étudiants. La philosophie risque même d’être, dans le désarroi général des pédagogies de la compétence, des psychologies de la résilience, et des accompagnements personnalisés, le seul espace, l’unique espoir de stimuler le désir d’en savoir plus, par l’aiguillon de la parole et le retour sur soi, une primitive méditation qui ferait découvrir, au seuil de chaque classe franchie, l’émerveillement de l’intellect et la stupéfaction de la connaissance. Une fois sorti de la tourmente de l’interrogation et du refus, le regard du jeune sceptique s’illumine en comprenant que toute l’éducation ne vise qu’à bien savoir conduire sa vie, à faire percevoir ce que nous sommes destinés à devenir, à combattre.


On pourrait rédiger une longue étude sur cette puissance formatrice de la formation littéraire classique, mise au sommet de notre éducation au moment précis de la déthéologisation révolutionnaire. Pour instaurer l’école laïque, on introduisit l’enseignement philosophique comme une rhétorique moralisatrice qui prétendait se substituer à la religion. Une éloquence conceptuelle supplanta l’éloquence jésuitique devenue trop littéraire et latine. Les professeurs de philosophie endossèrent alors sans le dire le manteau des grands prédicateurs et des grands prêcheurs pour éduquer et moraliser les apprentis citoyens.

Pourtant, face à face, sur l’échiquier de la vie et au fond de la classe, on retrouvait, souvent, côte à côte le voyou et le futur légionnaire. Le voyou se plonge dans le refus et la négation parce qu’en réalité, il n’acquiesce qu’à lui-même. Le légionnaire se sacrifie, il passe Noël loin des siens et même pour certains, - requiescat in pace, pax animae suae - ne finissent pas l’année parce qu’ils obéissent sur le front en se refusant à eux-mêmes. Le voyou et le légionnaire posent le plus fort des dilemmes qui se pose à un homme : devons- nous supporter ou nous surmonter et comment ? Par les sens, ou par la transcendance ? En fait, nous n’avons rien d’autre à tester que cette double possibilité : peser et penser par les sens ou par la transcendance ! Supporter ou se surmonter comme méthodologie de la liberté, doigt militarisé sur la couture du pantalon avec le sens canaille de la magnanimité et de la gâchette ou l’esprit rebelle du règlement de compte au pied d’une barre d’immeuble désaffecté de Marseille.

Le travail philosophique est artisanal. 

Il n’a rien du professionnalisme des armées. Pour le voyou, la philosophie n’apporte rien d’autre que l’art de retrouver la bonne voie, la rectitude c’est-à-dire la joie même du refus initial. Cette notion de liberté fondamentale qu’est la liberté de vouloir est le plus souvent un mot galvaudé. Généralement pour l’homme non-philosophe, la « vraie » liberté, celle qui a un sens, c’est l’ensemble des libertés d’agir. Et, l’éducation n’est devenue justement que cela, une somme de libertés d’agir, de revendications stridentes, de droits affichés au détriment des devoirs, des politiques éthiques construites au gré de lois mémorielles qui muent les oublis en délits véritables ? Quand allons-nous enfin nous « surmonter », apprendre à chevaucher des cavales rétives et des étalons sauvages, réentendre le bruit de sabots d’une horde de chevaux qu’on rentre au haras, après un pari européen victorieux ?

Dans ses Principes de la Guerre, le maréchal Foch écrivait qu’"être discipliné ne veut pas dire encore se taire, s’abstenir ou ne faire que ce que l’on croit pouvoir entreprendre sans se compromettre, l’art d’éviter les responsabilités, mais bien agir dans le sens des ordres reçus, et pour cela trouver dans son esprit, par la recherche, par la réflexion, la possibilité de réaliser ces ordres ; dans son caractère, l’énergie d’assurer les risques qu’en comporte l’exécution" (Maréchal Foch, Des principes de la guerre, Paris, Berger-Levrault et Cie, 1903, p. 94).

Le voyou, la caillera qui fuit la peur au ventre avec son scooter dans les parkings de la cité pour échapper aux flics après un larcin, le militaire engoncé dans son char ou son matériel sur une route cabossée et poussiéreuse de Kapisa, connaissent quelque chose de la vie, cette correspondance si étroite entre le corps et l’âme, ce mariage si problématique qu’on ne saurait sous la peau distinguer l’un de l’autre puisqu’il faut bien, au final, ramener l’âme au corps comme on ramène à la caserne son camarade blessé pour lui sauver la peau, oui, et, risquer sa peau. Dans la peur, le jugement se perfectionne et l’âme se raffermit. Quand le choc des armes brise le corps et paralyse les membres, la raison chancelle, l’esprit et la langue s’embarrassent. Tout s’affaisse à la fois et manque sa cible.

La philosophie n’enseignerait que la force du refus et mesurerait par cette force de résistance aux penchants du corps les degrés variables de la qualité des âmes. C’est l’image d’Alexandre le Grand : à la traversée d’un désert, l’empereur macédonien, mourant de soif reçoit un casque plein d’eau. Boire, tremper ses lèvres, avaler une gorgée, tel est le désir d’Alexandre le plus naturel et le plus pressant. Or, Alexandre ne boit pas, ne boira pas. Il n’aura pas l’indécence d’étancher sa soif devant son armée, tout autant assoiffée que lui. Il est empereur et seul peut être autorisé à gouverner celui qui se gouverne lui-même. Ce fut d’ailleurs la leçon indirecte de l’affaire DSK : la providence écarte naturellement l’homme injuste. Alexandre s’interdit de boire car il sait qu’on ne peut pas légitimement demander aux autres plus qu’on ne se demande à soi-même. Ainsi, Alexandre, formé par Aristote, peut-il être conducteur d’hommes, ainsi pourra-t-il obtenir d’eux le courage de marcher malgré les affres de la soif et de la chaleur, des vapeurs et des mirages du désert. Le geste d’Alexandre force l’estime des soldats mais aussi l’estime qu’Alexandre peut avoir pour lui-même. Dans ce déploiement de la force d’âme formée philosophiquement, l’empereur fait resplendir les valeurs morales au nom desquelles s’effectue la vertu. Alexandre, c’est la vertu du légionnaire.

Reste la racaille, la "caillera", la petite frappe, le bouffon. Il se laisse aller, il n’est heureux ou malheureux que selon que les choses qui lui surviennent, selon qu’elles sont, pour lui, agréables ou déplaisantes. Il a l’esprit du système du corps pas celui de corps. Finalement, il est conformiste dans l’art du consommable malgré la force de refus que nous avions cru pouvoir déceler en lui un peu plus tôt, au début, lorsqu’il se mettait au fond de la classe. On comprend que tous les hommes ont cette force de refus mais que tous n’ont pas le même courage et n’en font pas du tout le même usage. Il y a ceux qui l’exercent avec droiture et ceux qui, par lâcheté ou pour n’avoir pas reçu d’enseignement philosophique, manquent d’âme. On n’a pas par nature une âme de lâche ou de courageux mais on fait preuve dans l’acte de courage ou de lâcheté. Et cela ne va pas sans une éducation nécessaire de la volonté, sans l’apprentissage par des exercices spirituels et moraux.  La volonté n’est pas un effet de mère nature mais elle est une conquête de la volonté raisonnable et réfléchie, une conquête intellectuelle par l’action et pour l’action. En ce sens, la formation philosophique de l’âme est pragmatique et non pas imaginaire, comme si elle aurait pu être, telle la position critique et bien naïve des déconstructeurs postmodernes, qu’un rapport imaginaire à soi-même, l’effet d’affects morbides ou le résultat de stratégies sociales de pouvoir, acharnées à discipliner et à réprimer l’énergie désirante.

L’expérience du philosophe, du voyou et du légionnaire est une attention équivoque au terrain des expériences de la vie, à toutes ces expériences bigarrées qui ne se vivent que comme un affrontement de tensions contradictoires, de déchirements internes entre des postulations opposées, horizontales ou verticales, descendantes ou ascendantes. Tout homme parce qu’il a forcément, un jour, un peu trop bu, a eu l’expérience de ce genre de débat interne, il a connu les affres du désir et c’est peut-être pour en rendre compte que toute une tradition orale et vivante de la transmission philosophique ne cesse de se dérouler, dans certains cours, à la fois comme une transmission psychique et une tradition somatique. Concevoir le vrai de l’homme dans l’unité de forces physiologiques contradictoires, de dimensions psychiques hétérogènes résumerait alors en soi tout le projet philosophique. Mais alors comment puis-je être à la fois le voyou et le légionnaire, celui qui a soif et celui qui s’interdit de boire, celui qui s’irrite et celui qui garde son sang froid ? Il y a là, pour le philosophe et l’officier commandeur d’hommes, une étrangeté typique de l’humanité. De fait, sous l’empire de la soif, l’animal boit ou meurt ; sous l’empire de la peur, il fuit. Le courageux, au contraire, met en œuvre une force qui domine la peur, contrôle le tremblement nerveux et s’avance fermement au devant du danger, fut-il légal ou illégal.

Finalement, le voyou  incarne, par son absence de contrôle, la figure déchue du commerçant, le légionnaire, celle noble du guerrier, du templier fondateur d’empires européens.  Le philosophe porte trace du clerc célibataire et inutile, dernier témoin de l’école de la discipline civique, bouclier ultime contre la rébellion que la "caillera", au contraire du légionnaire, n’hésitera pas à poignarder, dans une scène hallucinée, comme un pistolet pointé contre tous les manuscrits en menace de l’agonie littéraire. L’agonie, l’agôn, le mot signifie, originellement, lutte et combat. Ce peut être un combat hilarant mais aussi un ring déchirant contre les mots et les choses qui s’enfuient. La leçon du voyou et du légionnaire : il n’y a pas de compréhension possible du monde ;  il n’y a qu’un usage sans cesse recommencé et aléatoire du monde. La connexion entre les deux ne tient que de l’antagonisme, dans l’aveuglement du rêve qu’ils poursuivent gaiement.

Le philosophe souffre parfois de terribles maux de têtes. Il ne peut ni dormir ni écrire, expérimentant pendant quelque temps la douleur de l’incompréhension de nombreux textes à déchiffrer. Cette douleur mentale, faite aussi de migraines médicales, lui permet de parvenir à séparer sa tête de soi-même. Platon, Hegel et Marx ont souvent ironisé sur cette tête à l’envers du penseur mais cette douleur devient indissociable de ce qui lui arrive dans la vie comme une sorte d’instinct paranoïaque. Le voyou exhale dans le crime une forme de puissance alors que la meilleure chose à faire est de s’offrir à l’action aussi pure que possible.

Nous ne saurions pardonner à toute la classe politique d’avoir engendré de la boue pour des générations à venir. La rébellion et le sacrifice sont des distorsions mais ils continuent de tenir du beau et du vrai alors que les politiques ne produisent que du chagrin, de la déception, de l’injustice et de la cruauté. En face, la philosophie est militante dans son exigence à la fois héroïque et sacerdotale de poser la destinée humaine comme ouverte et tragique.

*Professeur de philosophie
Ce texte de notre collaborateur a été publié sur le site "Théatrum Belli"

jeudi, 18 avril 2013

Systemverbesserung oder Systemüberwindung?

Ob schwarz oder rot, Politiker seien immer das gleiche Gesindel, soll Thomas Bernhard gemeint haben. Dieser Meinung scheinen sich, und zwar nicht allein auf die beiden Erwähnten bezogen, immer mehr aufgeklärte Bürger angeschlossen zu haben.                

Fest steht, den traditionellen Parteien steht das Wasser unterschiedlich bis zum Hals, und ob sie auf ihrer bisherigen Erfolgswelle weiter schwimmen können, wird schon der nächste Herbst zeigen, darf aber stark bezweifelt werden.

Die Gunst der Stunde nützen daher immer mehr Initiativen und Neugründungen, über deren Chancen zumindest in zwei Fällen, dem des Team Stronach in Österreich und dem der Alternative für Deutschland, (ADL) sich schon Zuverlässigeres über deren Chancen sagen ließe. Interessanterweise läßt sich bei beiden Neugründungen neben Demokratiefreundlichkeit und rechtsstaatlicher Reformbereitschaft eine nicht unwesentliche ökonomielastige Orientierung und Motivation erkennen.

Wie weit nun diese beiden und andere Mitbewerber auch wieder nur Partikularinteressen vertreten, könnte sich noch in aller Klarheit zeigen. Aber unabhängig davon ist natürlich jede Neubelebung des politischen Lagers zu begrüßen. Die traditionellen Parteien haben ausgedient, sind ermattet und orientierungslos. Schlimmer noch: sie sind in ihrem weltanschaulichen Kern derart geschwächt, so daß ihnen der Antriebsstoff im Inneren abhanden gekommen ist.

Nun scheint es aber so zu sein, daß der eine oder andere Neo-Parteiführer alles andere als ein erfahrenre politischer Kämpe ist, schon gar nicht ein solcher, der gesamtgesellschaftliche Anstöße im Sinne einer  neuen weltanschaulichen Richtung vorgeben möchte oder könnte.

Wie gesagt, scheint es so. Dazu wäre außerdem, wie zuletzt zwei Beispiele in Österreich gezeigt haben, eine höhere  Kunst der Integrationsleistung erforderlich., was Geld oder Großsprech allein auf Dauer gewiß nicht schaffen können.

Ob es außerdem, wie in einem Fall, genügt, zur Balance und Bündelung einige selbstverständliche moralische oder sonstige Werte als strategischen Punkt voranzustellen? Daß es zwei oder drei entscheidenden Botschaften bedarf, um eine Partei nach vorne zu bringen, ist schon klar. Sind diese aber stark genug um bruchsichere parteiinterne Integration und anhaltende Bindungen zu schaffen? Und wenn, mit welchem gesamtgesellschaftlichem Ziel?

Die Zielfrage des politischen Einsatzes hat jedenfalls mehr zu sein als den EURO in Frage zu stellen oder abzulehnen, hat sogar mehr zu sein als dem Nationalstaat wieder mehr Kompetenzen zu verschaffen. Beides ist wichtig, sogar sehr wichtig, es könnte sich aber an einem entscheidenden Punkt als nicht genügend genug erweisen, dem der Systemfrage. Diese in inhaltlicher wie auch organisatorischer Hinsicht.

Das ist nämlich des Pudels Kern: Wenn, wie Frank Stronach meint, und ich denke bei der ADL wird es ähnlich sein, es nur darum geht „zu einer Systemverbesserung beizutragen“, dann wird eben am Ende gerade jenes System effizienter gemacht und am Leben erhalten, daß uns als Volk und Gesellschaft an den Rand des Abgrundes geführt hat. Also gewissermaßen nicht Systemüberwindung, sondern Systemrettung als Ziel?

Wer aber in der Sackgasse steckt, dem nützt eine Kurskorrektur nicht, er muß umkehren. Er muß die Ursachen einer ganz allgemeinen Fehlentwicklung aufspüren und beseitigen versuchen, die Probleme an der Wurzel anpacken und dazu natürlich  in größeren Zusammenhängen und Zeiträumen denken können.                                         

Spektakuläre Einzelmaßnahmen und spezielle politische Dienstleistungen im Interesse der Verursacher der Krise, die ja in Wirklichkeit total ist,  hielt ich für wenig sinnvoll und noch weniger wünschenswert.

Am Ende des Tages harrt die eine Frage einer Beantwortung: Welches Österreich? Welches Deutschland? Schlaraffenland für Spekulanten, Abzocker, Kriminelle und Scheinasylanten? Spielwiese der Globalisierer? Multikulti-Paradies nach Geschmack rot-grüner oder liberaler Weltverbesserer? Oder souveräner Nationalstaat als Wahrer und Garant kultureller wie nationaler Identität, von am Gemeinwohl orientierter ökosozialer Volkswirtschaft, nicht zuletzt von Rede- und Meinungsfreiheit?                                                                                                                              

Ein solcher, freier und unabhängiger Staat, der bereit ist, in der Besinnung auf die Wurzeln und geschichtlichen Grundlagen der eigenen wie auch der anderen nationalen Kulturen Europas alle geistigen und menschlichen Kräfte für eine wahre europäische Gemeinschaft in einem revolutionärem Ruck  zu mobilisieren, ist gefragt. Von den Neuen auch erwünscht?  Wer den schaffen will, der sollte es laut und deutlich sagen.  Der Glaubwürdigkeit wegen.

lundi, 15 avril 2013

Tous pourris!

pourris.jpg

Tous pourris!

par Dominique Venner

Ex: http://zentropaville.tumblr.com/

L’exclamation est un peu facile sans doute, mais elle résume le sentiment d’écœurement nauséeux qui se répand ces temps-ci dans le beau pays de France. Tandis que s’alourdissaient les impôts en faveur de diverses clientèles électorales, explosaient les révélations sur la corruption du ministre chargé de faire rentrer de force ces impôts. Ce joli scandale s’ajoutait à la colère montante d’une large fraction de l’opinion devant une évidente volonté de détruire, dont témoignent la politique d’immigration massive ou le projet de mariage gay.


La corruption et les malversations des gens de pouvoir, politiciens ou agents d’une administration pléthorique, n’est pas une nouveauté. Des bibliothèques entières ont été consacrées aux « affaires » des républiques successives, la Vème ayant cependant battu tous les records depuis sa fondation par le général de Gaulle, un homme intègre qui aimait s’entourer de coquins. Ce n’est pas seulement que les tentations étaient devenues plus nombreuses, alimentées par de nouveaux pouvoirs financiers accordés aux élus et par l’énorme pactole des administrations, syndicats et associations d’aide à ceci ou à cela. Non, il y avait autre chose.


Les raisons de la corruption publique sont multiples. Certaines sont historiques. Il m’est arrivé de rappeler que, lors des procès d’épuration en Haute Cour, après 1945, à l’encontre des ministres de l’État français, autrement appelé régime de Vichy, il fut impossible de relever un seul cas d’enrichissement frauduleux ou de corruption, en dépit des efforts d’enquêteurs acharnés (1). Les hommes qui ont alors exercé le pouvoir  étaient certainement critiquables à de multiples égards, mais, dans l’ensemble, ils étaient imprégnés par une idée presque militaire du devoir à l’égard de leur pays prisonnier d’une situation d’extrême détresse. Sans doute savaient-ils aussi qu’ils étaient surveillés par les grands corps de l’État restés en place. L’idée du devoir s’est ensuite évaporée chez beaucoup de leurs successeurs qui entendaient sans doute rentabiliser les périls réels ou supposés des années de guerre.


Mais, puisque je viens d’invoquer les mentalités, autrement dit les “représentations” que chacun se fait de l’existence et qui conditionnent la façon de se comporter, il faut certainement creuser plus loin encore.


En Europe, depuis l’Antiquité la plus ancienne, avait toujours dominé l’idée que chaque individu était inséparable de sa communauté, clan, tribu, peuple, cité, empire, à laquelle il était lié par un lien plus sacré que la vie elle-même. Cette conscience indiscutée, dont l’Iliade offre la plus ancienne et poétique expression, prenait des formes diverses. On songe au culte des ancêtres à qui la cité devait son existence, ou encore à la loyauté pour le prince qui en était l’expression visible. Une première menace fut introduite par l’individualisme du christianisme primitif. L’idée d’un dieu personnel permettait de s’émanciper de l’autorité jusque-là indiscutée des dieux ethniques de la cité. Pourtant, imposée par l’Église, la conviction se reconstitua qu’aucune volonté particulière ne pouvait ordonner les choses à son gré.


Pourtant le germe d’une révolution spirituelle avait été semé. Il réapparut de façon imprévue avec l’individualisme religieux de la Réforme. Au siècle suivant, se développa l’idée rationaliste d’un individualisme absolu développée avec force par Descartes (« je pense donc je suis »). Le philosophe faisait sienne également l’ancienne idée biblique de l’homme possesseur et maître de la nature. Sans doute, dans la pensée cartésienne, l’homme était-il soumis aux lois de Dieu, mais ce dernier avait donné un fort mauvais exemple. Contrairement aux dieux antiques, il n’était dépendant d’aucun ordre naturel antérieur et supérieur à lui. Il était l’unique créateur tout puissant et arbitraire de toute chose, de la vie et de la nature elle-même, selon son seul vouloir. Si ce Dieu avait été le créateur affranchi de toute limite, pourquoi les hommes, à son image, ne le seraient-ils pas à leur tour ?

Mise en mouvement par la révolution scientifique des XVIIe et XVIIIe siècle, cette idée n’a plus connu de bornes. C’est en elle que réside ce que nous appelons la « modernité ». Cette idée postule que les hommes sont les auteurs d’eux-mêmes et qu’ils peuvent recommencer le monde à leur gré. Il n’y a d’autre principe que la volonté et le bon plaisir de chaque individu. Par voie de conséquence, la légitimité d’une société n’est pas dépendante de sa conformité avec les lois éternelles de l’ethnos. Elle ne dépend que du consentement momentané des volontés individuelles. Autrement dit, n’est légitime qu’une société contractuelle, résultant d’un libre accord entre des parties qui y trouvent chacune leur avantage (2).

Si l’intérêt personnel est le seul fondement du pacte social, on ne voit pas ce qui interdirait à chacun d’en profiter au mieux de ses intérêts et de ses appétits, donc de se remplir les poches si l’occasion lui est offerte par sa position. Cela d’autant plus que le discours de la société marchande, par le truchement de la publicité, fait à chacun l’obligation de jouir, plus exactement de n’exister que pour jouir.

Longtemps, en dépit de cette logique individualiste et matérialiste, le lien communautaire de la naissance et de la patrie s’était maintenu, avec toutes les obligations qui en découlent. Ce lien a été progressivement détruit un peu partout en Europe dans les décennies qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, alors que triomphait la société de consommation venue des États-Unis. À l’instar des autres pays d’Europe, la France a donc cessé peu à peu d’être une nation (fondée sur la natio, la naissance commune) pour devenir un agrégat d’individus rassemblés par leur bon plaisir ou l’idée qu’ils se font de leur intérêt. L’ancienne obligation de « servir » a donc été remplacée par la tentation générale de « se servir ». Telle est la conséquence logique du principe qui fonde la société sur les seuls droits de l’homme, donc sur l’intérêt de chacun.


Et voilà que, sous nos yeux, cette répugnante logique se heurte à une révolte qui vient des profondeurs. Nous assistons à l’éveil inattendu de tous ceux qui, par réflexe atavique, sentent au fond d’eux-mêmes que l’appartenance ancestrale indiscutée est ce qui fonde un clan, un peuple ou une nation.
 

Dominique Venner

 Notes

  1. J’ai rappelé le fait, références à l’appui, dans mon Histoire de la Collaboration (Pygmalion, 2002).
  2. Rousseau avait compris que telle était la faille du contrat social. Il prétendit y remédier en justifiant l’usage de la force pour contraindre les récalcitrants à se soumettre à une problématique « volonté générale »

vendredi, 12 avril 2013

Hegelian Reflections on Body Piercing & Tattoos

pierctatt.jpg

A Little Death:
Hegelian Reflections on Body Piercing & Tattoos

By Greg Johnson

Ex: http://www.counter-currents.com/

It is safe to say that urban youth culture in the contemporary West is pretty much saturated with hedonism. Yet in the midst of all this hedoism, tattooing and body piercing are huge industries, and they hurt.

It is, moreover, shared pain, broadcast to and imposed upon all who see it. It is natural for human beings to feel sympathy for people in pain, or who show visible signs of having suffered pain. Perhaps this is a sign of morbid oversensitivity, but I believe I am not the only person who feels sympathy pains when I see tattoos and piercings, especially extensive ones. Sometimes I actually shudder and look away. Furthermore, am I the only one who finds tattoos and piercings extreme sexual turn-offs?

Sexual sadism and mascochism fit into a larger hedonistic context, since the are merely intensifications or exaggerations of features of normal hetrosexual relations. But what is the place of the non-sexual masochism of body piercing and tattooing in a larger hedonistic society?

This question first occured to me when I saw Quentin Tarantino’s Pulp Fiction, in which Jody, the wife of the drug dealer Lance, launches into a discourse about piercing. Jody, it is safe to say, is about as complete a hedonist as has ever existed. Yet Jody has had her body pierced sixteen times, including her left nipple, her clitoris, and her tongue. And in each instance, she used a needle rather than a relatively quick and painless piercing gun. As she says, “That gun goes against the whole idea behind piercing.”

Well then, I had to ask, “What is the whole idea behind piercing?” Yes, piercing is fashionable. Yes, it is involved with sexual fetishism. (But fetishism is not mere desire either.) Yes, it is now big business. But the phenomenon cannot merely be reduced to hedonistic self-indulgence. It is irreversible. And it hurts. And apparently, if it doesn’t hurt, that contradicts the “whole idea.”

For Hegel, history begins when a distinctly human form of self-consciousness emerges. Prehistoric man is merely a clever animal who is ruled by his desires, by the pursuit of pleasure and the avoidance of pain, including the desire for self-preservation. When we enjoy creature comforts, however, we are aware of ourselves as mere creatures.

But human beings are more than clever animals. Slumbering within prehistoric man is a need for self-consciousness. To see our bodies, we need a mirror. To see our self also requires an appropriate “mirror.” For Hegel, the first mirror is the consciousness of others. We see ourselves as we are seen by others. When the reactions of others coincide with our sense of self, we feel pride. When we are treated in ways that contradict our sense of self, we feel anger. Sometimes this anger leads to conflict, and sometimes this conflict threatens our very lives.

For Hegel, the duel to the death for honor reveals the existence of two different and conflicting parts of the soul: desire, including the desire for self-preservation, and honor, which is willing to risk death to find satisfaction. For Hegel, the man who is willing to risk death to preserve his honor is a natural master. The man who is willing to suffer dishonor to preserve his life is a natural slave. For the master, honor rules over desire. For the slave, desire rules over honor. Hegel sees the struggle to the death over honor as the beginning of history, history being understood as a process by which human beings come to self-understanding.

Of course not every road to self-understanding involves an encounter with death. But the primary means by which we understand ourselves is participation in a culture, and civilized life entails countless repressions of our physical desires, countless little pains and little deaths.

According to Hegel, if history is a process of self-discovery, then history can end when we learn the truth about ourselves and live accordingly. And the truth is that all men are free. Hegel’s follower Francis Fukuyama became famous for arguing that the fall of communism and the globalization of liberal democracy was the end of history. But he also followed Alexandre Kojève, Hegel’s greatest 20th-century interpreter, who argued that the end of history would not bring a society of universal freedom, but a society of universal slavery: slavery in the spiritual sense of the rule of desire over honor. And that is a perfect description of modern, hedonistic, bourgeois society.

But there is more to the soul than desire. Thus man cannot be fully satisfied by mere hedonism. The restless drive for self-consciousness that gave rise to history in the first place will stir again. In a world of casual and meaningless self-indulgence, piercing and its first cousin tattooing are thus deeply significant; they are tests; they are limit experiences; they are encounters with something—something in ourselves and in the world—that transcends the economy of desire. To “mortify” the flesh literally means to kill it. Each little hole is a little death, which derives its meaning from a big death, a whole death, death itself. Thus one can see the contemporary craze with body modification as the re-enactment of the primal humanizing encounter with death within the context of a decadent and dehumanizing society. History is beginning again.


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2013/03/a-little-death-hegelian-reflections-on-body-piercing-and-tattoos/

URLs in this post:

[1] Image: http://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2013/03/canovaamorandpsyche.jpg

mardi, 09 avril 2013

Good bye Lénine, bonjour la mondialisation !

Good_Bye_Lenin_Fan_ART_by_PaniART.jpg

Good bye Lénine, bonjour la mondialisation !

par Nicolas Bonnal
 

Et les disciples, s’approchant, lui dirent : Pourquoi leur parles-tu en paraboles?

Matthieu, 13, 10.

Lorsque j’avais rédigé mon livre sur Internet la Nouvelle voie initiatique, j’avais constaté que le lexique des médias et de la « nouvelle économie » venait tout entier de la Bible et de la religion (paraboles, émission, chaîne, ondes, câble, antennes). Ce n’est bien sûr qu’un hommage du vice à la vertu : on se souvient que Trotski voulait vider les églises en remplissant les salles de cinéma, et c’est pour cela que le cinéma soviétique (qui me plaît tant) a une dimension et un contenu formel si hiératique… et orthodoxe. Le monde moderne est une immense entreprise de démolition et de sidération mentale qui recycle les outils de l’aventure spirituelle médiévale.

On se souvient que Good bye Lénine se voulait une comédie sur la transition du communisme au libéralisme, de l’Allemagne de l’Est à l’Allemagne de l’Ouest, ou plutôt à l’est de l’Allemagne. Une femme tombe dans le coma et son fils lui fait gentiment, avec un copain bricoleur, croire qu’elle est encore dans son petit monde communiste pour ne pas l’achever à son réveil : car la mère était une bonne communiste. J’ai beaucoup voyagé dans les pays communistes quand il y en avait encore, et je dois confesser que si les détails de la vie ordinaire étaient souvent exaspérants (encore que pas partout), la grande majorité des gens y était adorable et solidaire. Je me souviens en particulier de la Roumanie, celle de Ceausescu, où il y avait encore énormément de francophones et d’amateurs de la culture française. Ce n’est pas la première fois dans l’histoire qu’un mauvais système économique et politique produit de bonnes gens. Le nôtre est de pire en pire, de système capitaliste et mondialisé, et il les pourrit toujours plus, les gens.

Ce n’est pas le sujet : le sujet c’est Good bye Lénine, film que l’on n’a pas compris parce que qu’on cherchait à y voir ce qui n’y est pas. Ce qui y est et très nettement, ce ne sont pas les gens, tous comateux, c’est la télévision.  Le problème, ce n’est pas ce que voit la mère, le problème c’est que la mère voit la télévision. Et la télévision ne remplace pas la réalité, la télévision est la réalité. Le fils veut prolonger le communisme mais établit le règne matriciel de l’occident médiatique. La mère du jeune est-allemand (excellent Daniel Brühl) peut voir ce qu’elle veut ensuite par la fenêtre, Coca-Cola, les immigrés vietnamiens, l’immobilier en déroute dans le Berlin d’alors (aujourd’hui ville la plus chère d’Europe et l’une des moins sûres, il ne faut pas désespérer), elle ne va pas le comprendre, parce qu’elle voit la télévision. La télévision est comme un faux prêtre parodique, la télévision réinterprète le réel comme un pasteur délinquant. La télévision est sa commande à distance. Le commentateur – son fils ou le présentateur – lui explique toutes les images ridicules qu’elle peut voir, et elle le croit. La télévision prend l’habitude pour notre Bien de distordre la réalité. A ce propos je suis toujours fasciné par les images No comment de la chaîne (sic encore) Euronews, images non commentées qui nous libèrent finalement de l’interprétation, de la médiation et du mensonge. Malheureusement le public n’a pas ce courage : il lui faut son commentaire qui est le même partout dans monde, et il refuse le comment se taire qui le libérerait de son rapport aliéné à la réalité ; et le libérerait des grands prêtres qui nous expliquent toute de travers depuis, mettons, les années 1830 (voyez Balzac, Edgar Poe, Tolstoï et leur compréhension du rôle malappris de la presse de masse). Le monde devient alors cette histoire racontée par un idiot, pleine de bruit et de fureur, et qui ne signifie rien.

« C’est pourquoi je leur parle en paraboles, parce que voyant ils ne voient pas, et qu’entendant ils n’entendent ni ne comprennent. »

La mère se réveille donc, absorbe et gobe tout, comme le téléspectateur moyen, celui qui croit qu’Assad tue les Syriens, que la BCE fait ce qu’elle peut, que Bernanke a sauvé le monde, que Goldman Sachs le couve, que l’ouverture des frontières est une bénédiction, que l’immigration est une chance pour la France, que Honni soit qui Mali pense, que le gouvernement fait ce qu’il peut et qu’on fera mieux la prochaine fois, en élisant Copé, Fillon, je ne sais qui. Sans oublier le péril nucléaire au Japon qui a fait trois Hiroshima et le réchauffement climatique après trois hivers épouvantables.

« Et lui, répondant, leur dit : C’est parce qu’à vous il est donné de connaître les mystères du royaume des cieux ; mais à eux, il n’est pas donné. »

La mère quitte donc le mensonge simplet du communisme pour entrer dans l’ère pan-mensongère du mondialisme dévoyé, dénoncé en vain par des myriades d’écrivains de droite comme de gauche. Sur le communisme, personne ne se faisait d’illusion ; tandis que sur notre société… C’est bien la preuve que l’oppression matricielle des médias y est bien plus forte (ou que l’on est au paradis !). Comme l’a expliqué Debord :

Un pouvoir absolu supprime d’autant plus radicalement l’histoire qu’il a pour ce faire des intérêts ou des obligations plus impérieux, et surtout selon qu’il a trouvé de plus ou moins grandes facilités pratiques d’exécution…

Le spectaculaire intégré a fait mieux, avec de très nouveaux procédés, et en opérant cette fois mondialement. L’ineptie qui se fait respecter partout, il n’est plus permis d’en rire ; en tout cas il est devenu impossible de faire savoir qu’on en rit.

Pensez à Ben Laden : invisible le jour de son attentat, invisible le jour de sa mort, inexistant dans sa vie comme dans sa mort. Mais omniprésent médiatiquement : un EGM, être généré médiatiquement par le spectaculaire intégré, dans toute sa splendeur. Ce lémur des médias conspirateurs aura bien remplacé tous nos murs de Berlin. Mais je me tais, le commissaire politique des conspirations va bientôt me faire taire.

Le film Good bye Lénine se termine bien, comme notre monde moderne. La mère meurt, et l’on projette ses cendres sur les toits au milieu des antennes de télévision.

Qui m’a reproché d’évoquer le baroque ?

La femme regardait les comédiens avec la fixité morne de l’abrutissement, sans paraître bien se rendre compte de ce qu’elle voyait. ( Capitaine Fracasse )

dimanche, 07 avril 2013

Le monde anglo-saxon: une civilisation totalement différente de celle d’Europe continentale

 

macys-parade.jpg

Francesco ALBERONI:

Le monde anglo-saxon: une civilisation totalement différente de celle d’Europe continentale

Le monde anglo-saxon, c’est-à-dire l’Angleterre, les Etats-Unis, le Canada et l’Australie, constitue une civilisation totalement différente de celle qui est établie en Europe continentale. Jusqu’au début du 17ème siècle, on ne pouvait pas évoquer une telle césure. Celle-ci s’est formée en Angleterre avec les pensées de Hobbes et de Locke, pour qui l’Etat n’émerge pas du désir de réaliser des valeurs plus élevées mais est perçu comme un simple instrument pour garantir aux citoyens la paix et la propriété. Le souverain n’est plus là pour indiquer au peuple quels sont les nobles objectifs qu’il peut atteindre mais uniquement pour veiller à ses intérêts matériels et pratiques. A la suite de Hobbes et de Locke, Adam Smith cherchera à démonter que les richesses des nations sont le produit de ceux qui poursuivent des fins égoïstes. Bentham, ensuite, démontre que ce qui semble être de l’altruisme est en réalité un égoïsme masqué. Darwin, pour sa part, nous montre que l’évolution fait survivre ceux qui ont un avantage compétitif face aux autres, comme dans la sphère économique, où gagnent ceux qui peuvent se faire les plus concurrentiels.

Cette façon “économiciste” de penser s’est étendue petit à petit à la philosophie, à la sociologie, à la psychologie. Pour expliquer comment émerge une formation sociale, les Anglo-Saxons imaginent toujours que les gens se réunissent pour obtenir un quelconque avantage, en faisant un calcul des coûts et des bénéfices éventuels. Rien n’est moins vrai! Les églises, les partis, les syndicats, les nations se sont tous formés par le truchement de mouvements collectifs auxquels les personnes ont adhéré pour un idéal, parce qu’elles étaient mues par la foi. Songeons à la naissance du christianisme, de l’islam, du Risorgimento italien. Les Anglo-Saxons n’ont jamais émis une théorie cohérente et durable sur les mouvements collectifs. Encore moins une théorie sur l’amour parce que, scientifiquement, ils trouveraient absurde que deux personnes se jettent dans les bras l’une de l’autre avant de savoir quels avantages elles en tireront, si elles en seront récompensés, si elles en obtiendront du bonheur.

Au moyen âge, les gens ne considéraient “scientifique” que ce qui était écrit en latin et avait l’imprimatur de l’Eglise. Les Anglo-Saxons, plus simplement, ne lisaient que ce qui était écrit en anglais et publié par eux-mêmes. Au cours des dernières décennies écoulées, ils ont imposé leur mode de penser en Europe. Bon nombre d’entre les nôtres estiment aujourd’hui que sont seuls “scientifiques” les écrits rédigés en anglais et approuvés par les cercles académiques anglo-saxons. La vieille culture européenne, la philosophie, les sciences humaines n’ont plus droit au chapitre, se sont évanouies dans le néant, se sont plongées dans le mutisme le plus total. Seule l’économie domine, avec ses chiffres, mais nous ne recevons plus aucune explication sur ce qui survient vraiment dans le monde, et surtout, sans la base de notre bonne vieille culture “idéaliste”, il ne peut plus y avoir d’idées directrices, de projets, d’objectifs, de valeurs pleines et entières.

Francesco ALBERONI.

(article paru dans http://www.ilgiornale.it/ et repris par http://www.ariannaeditrice.it/ ).

vendredi, 05 avril 2013

Warum ich kein Konservativer bin

daumier_001f.jpg

Warum ich kein Konservativer bin

By Michael Polignano

Ex: http://www.counter-currents.com/

Übersetzt von Tobias Schmidt

Am Anfang der Woche spazierte ich mit einer Freundin, die sich selbst als konservativ einschätzte, über den Campus der kalifornischen Universität Berkeley. Wir stimmten in den meisten Inhalten überein, obwohl wir uns in unseren Ansichten über Religion und damit verbundenen Fragen unterscheiden. Ich traf sie zum Mittagessen am Sproul Plaza, Berkeleys traditionellem Brennpunkt für Seifenkisten-Redekunst, wo ein christlicher Hardcore-Redner sich aufgestellt hatte. Der Redner besaß ein großes Schild, das öffentlich verkündete, dass wir entweder „Jesus folgen“ oder „zur Hölle gehen“ sollten. Meine Freundin freute sich, während er auf die Degeneration und den sozialen Zerfall, die in Berkeley vorherrschten, schimpfte. Ich bewunderte den Mann, weil er sich gegen den Trend stemmte, jedoch stimmte ich mit seiner Botschaft nicht überein.

Nach ungefähr einem Jahr im College betrachtete ich mich als einen Katholiken und einen Republikaner. Obwohl ich mit dem Kirchendogma in dessen Gesamtheit nicht übereinstimmte, sah ich nichtsdestotrotz das Christentum als eine Kraft des Guten in einer zunehmend korrupten, verdorbenen und entwurzelten Welt an. Ich besuchte eine jesuitische High School für Jungen und war nicht nur von der erhaltenen Erziehung beeindruckt, sondern auch durch den Versuch der Schule, sowohl den Charakter der Schüler, als auch ihren Intellekt zu entwickeln. Die Jesuiten sind der liberalste Orden der Katholiken und sogar ihre religiösen Klassen waren weit entfernt von Dogmatik, ermutigten mehr zum Hinterfragen und zu kritischen Gedanken, als zu blinder Akzeptanz.

Ich betrachtete auch die Republikanische Partei als die Verteidigerin traditioneller amerikanischer Werte. Ich erinnere mich, dass ich Pat Buchanans Abschlussrede für den 1992er Republikanischen Nationalkonvent im Fernsehen mit meinem Vater zusammen anschaute. Buchanan erschien zur Präsidentenwahl wie eine Entscheidungsschlacht in Amerikas „Kulturkrieg“, der Kampf zwischen jenen, die die amerikanischen Kernwerte zu erhalten wünschten, und jenen, die danach trachteten, sie zu verändern. Er erzählte die Geschichte der zwei Soldaten, die dabei halfen Los Angeles vom schwarzen Mob zurück zu erobern, der, nachdem das Rodney-King-Urteil verkündet worden war, dieses übernommen hatte. Ich war durch seine Worte bewegt, glücklich zu wissen, dass die Republikaner für Patriotismus, Moralität sowie Recht und Ordnung in einer Zeit des Eigennutzes, der Dekadenz und des Rassenstreits standen. Ich unterstützte die Republikaner aus demselben Grund, wie ich die Katholische Kirche unterstützte: nicht wegen dem, wofür sie standen, sondern wegen dem, was so erschien, als stünden sie dagegen. Sie sehen, ich war ein Konservativer. Ich war primär über soziale und kulturelle Dekadenz und Niedergang besorgt und ich sah die Kirche und die Republikaner als Bollwerke dagegen an.

Nur während ich zum College ging, gab ich mich den Republikanern völlig hin. Ich wusste bereits, dass der Multikulturalismus alle Kulturen, die ihm unterworfen waren, verdirbt, doch war ich mir nicht darüber im Klaren, wie viele vielfältigen Beweise die Theorie stützten, dass kulturelle Unterschiede zwischen den Rassen vom Ursprung her nicht rein umweltbedingt waren. Zur selben Zeit machte ich jene Entdeckung, dass die Republikaner sich für die Stimmen der Minderheiten ein Bein ausrissen, die sowieso nahezu sicher für die Demokraten stimmen würden.

Ich schloss so schnell damit ab ein Katholik und ein Republikaner zu sein, wie ich aufhörte, ein Konservativer zu sein.

Heute bin ich nur in einem Sinne ein Konservativer: Ich wünsche die Weiße Rasse zu erhalten. Die konservative Bewegung ist jedoch in dieser Sache kein Verbündeter. Konservative befürworten nicht gerade, dass die Weißen zu einer Minorität werden, doch sind sie nicht gewillt, in Furcht davor “Rassisten“ genannt zu werden, sich dem zu widersetzen. Stattdessen verschwenden Konservative ihre Zeit und Energie damit, wegen weit weniger wichtiger Dinge zu kämpfen: Schulgebet, Abtreibung, Homosexualität, Konföderations-Denkmäler, klassische Erziehung, konstitutionelles Recht, Bildungsgutscheine, etc.

Konservative versagen darin, zu erkennen, dass alles, was in der Westlichen Zivilisation wert ist erhalten zu bleiben, dem kreativen Potenzial des weißen Genpools entspringt. Ist jener Genpool zerstört, werden alle diese Dinge verloren sein. Umgekehrt: Wenn der weiße Genpool bewahrt wird, dann, sogar wenn die gegenwärtige Zivilisation vollständig zerstört ist, dann können wir letztendlich eine neue und sogar bessere Zivilisation erschaffen. Es erscheint lachhaft, darüber besorgt zu sein, ob die westlichen Klassiker in unseren Schulen gelehrt werden, hingegen indifferent zu sein, ob überhaupt noch Weiße da sind, sie zu schätzen, ganz davon zu schweigen, neue zu erschaffen.

Lassen sie uns auf ein paar Dinge schauen, wobei der Konservatismus nichts anderes gegenüber Weißen Nationalisten ist, als eine Belastung.

Abtreibung: Fast alle Konservativen stellen sich reflexartig gegen die Abtreibung. Aus einer rassischen Perspektive jedoch ist die Abtreibung unter den gegenwärtigen Umständen eine gute Sache, einfach deshalb, weil Nichtweiße weit öfter abtreiben als Weiße, dabei den Zeitpunkt hinausschieben, zu dem die Weißen eine Minderheit werden. Derzeit machen Konservative die Tatsache, dass (Fehlgeburten ausgenommen) mehr als ein Drittel der schwarzen Föten laut dem Center of Disease Control abgetrieben werden, zu einem Punkt des Jammerns.

Patriotismus: Die meisten Konservativen sind Patrioten. Weiße Amerikaner, krank durch die Eigennützigkeit und Dekadenz um sich herum, wollen verzweifelt an etwas glauben, das höher als sie selbst ist. Weiße Leute, die in wachsender Zahl vom gegenwärtigen System geopfert werden – welche sich vor Juden verbeugen und Nichtweiße verwöhnen, die sie für ihre Förderung Nichtweißer zuhause besteuern und deren Jobs sie nach Übersee zu den Nichtweißen verfrachten – wünschen immer noch Amerika als ihr Eigen betrachten zu können. Sie klammern sich an das realexistierende Regime, das sie missbraucht und zerstört. Das ist es, warum konservative Amerikaner so leicht zu mobilisieren waren, um nach 9/11 in Afghanistan und Irak zu kämpfen.

Die realexistierenden Juden, die über die fortschreitende Vergiftung unserer kulturellen Atmosphäre präsidieren, die über sämtliche Formen des Patriotismus, außer Zionismus, hohnlächeln, die eine amerikanische Außenpolitik beseitigt haben und jüdische Interessen über amerikanische Interessen gestellt haben, brauchen Geld und Kanonenfutter, um ihre Feinde im Nahen Osten zu töten. So wurden, mit einer zynischen Drehung der Propagandadrehscheibe, unsere „liberalen“ Medien über Nacht „konservative“ und die „patriotischen“ Amerikaner rannten kopflos in den Krieg. (Und praktisch über Nacht produzierte ein anderer Jude ein Buch, um Amerikas „konservative“ Medien zu verurteilen. Jetzt, wo die „gloriosen“ und allzu leichten anfänglichen Schlächtereien an den Afghanen und Irakern vorbei sind und unsere Besatzungsstreitkräfte wie auf dem Präsentierteller für Vergeltungsmaßnahmen der Verwandten der Getöteten sitzen, ist es das Weiße Amerika, das an den Fronten wie unter den Verlusten überrepräsentiert ist. Doch Saddams ultimative Rache könnte die ruinöse Ausdehnung dieses Krieges sein, Kosten, wie gehabt, überproportional getragen von Weißen.

Im Gegensatz zu den Anti-Kriegs-Linken lehne ich den Patriotismus als solchen nicht ab. Tatsächlich denke ich, dass er edel ist. Wogegen ich bin, ist das obszöne Spektakel weißer Amerikaner, die durch ihren Patriotismus manipuliert, ihr Blut und Vermögen in einem Krieg verschwenden, der angestiftet von Juden und zu deren Wohl gekämpft wurde. Patriotismus macht uns gerade für die antiweiße Natur des gegenwärtigen Regimes blind. Es ist Zeit, unseren Patriotismus zu dem Zweck zu transformieren, der es verdient: Unsere Rasse.

Christentum: Die meisten Konservativen sind Christen, sogar jene, die sich nicht oft an das Christentum klammern, obwohl sie es als einen integralen Bestandteil der Westlichen Zivilisation ansehen. Das ist es aber nicht. Das Christentum ist zutiefst fremd für das europäische Herz und seinen Geist. Es ist das Produkt von Juden und degenerierten, rassisch bastardisierten, sich abrackernden Schichten des Römischen Reiches. Es wurde durch ehrgeizige Könige, die sich eine sanftmütigere,  mehr schafhafte Bevölkerung wünschten, die den christlichen Tugenden Vorschub leistet, mit Gewalt über Europa verhängt.

Das Christentum war schon immer dysgenetisch: Es ermutigte die Fähigsten zölibatös zu werden, die Edelsten ihr Blut in sinnlosen Kriegen zu vergießen und am wenigsten wert und fruchtbar zu sein, da sie die Erde in Besitz nehmen sollten. Heute unterstützen christliche Kirchen das explosive Wachstum der nichtweißen Bevölkerungen, ermöglichen Nichtweißen weiße Länder zu überfluten und entwaffnen Weiße beim Widerstand, indem sie ihnen erzählen, dass die rassische Selbstverteidigung keine Tugend sei, nur der rassische Selbstmord. Doch wenn wir sanftmütig geworden sind, sollen wir nichts in Besitz nehmen, wir sollen als Rasse aufhören zu existieren.

Konservatismus ist nichts als überflüssiger Ballast für Weiße Nationalisten. In einer Zeit, in der die gegenwärtigen Trends auf lange Sicht die reale Existenz der Weißen Rasse gefährden, gibt es nur einen moralischen Imperativ und eine politische Notwendigkeit: Unser Überleben. In jeglicher politischen Situation gibt es nur eine Frage die zählt: „Ist das gut für die Weißen?“

9. November 2003

Source: Talking Our Own Side [2]


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2012/11/warum-ich-kein-konservativer-bin/

URLs in this post:

[1] Image: http://www.counter-currents.com/2012/11/warum-ich-kein-konservativer-bin/breker4/

[2] Talking Our Own Side: http://www.counter-currents.com/taking-our-own-side/

dimanche, 31 mars 2013

Ribellismo, individualismo, cosmopolitismo

Ribellismo, individualismo, cosmopolitismo … ecco spiegato il fallimento della sinistra radicale

Ex: http://www.statopotenza.eu/

RICEVIAMO E PUBBLICHIAMO…

caviar.jpgPerché è necessario ribadire che l’idea socialista è necessariamente legata al concetto di disciplina? A più di quarant’anni dal tristemente famoso ’68, il ribellismo anarco-libertario ha pesantemente influenzato la “forma mentis” del militante di sinistra, e ha condizionato l’azione dei gruppi-movimenti determinati a realizzare il socialismo. La disciplina, intesa come serie di regole, norme ferree ed esercizi, necessari per il corretto funzionamento di qualunque forma di organizzazione politica (partiti) e statale, è fondamento di ogni costruzione sociale. Senza di essa, non è possibile generare e mantenere in vita nulla. In Europa Occidentale il rifiuto e la condanna del modo di produzione capitalistico sono costantemente associati al disprezzo per lo Stato, per la nazione, per la Polizia e per l’Esercito. In realtà non esiste alcuna alternativa politica seria che non prenda in considerazione l’idea di poter generare una nuova formazione statale e potenziare gli organismi di Difesa e tutela dell’ordine pubblico. Idee distorte sono il riflesso di comportamenti individuali altrettanto nocivi e antisociali, tipici della sovrastruttura culturale liberalista dell’ultima borghesia, non dei socialisti. Il passaggio che ha portato molti militanti dal Partito Comunista più forte e numeroso del campo occidentale ai “centri sociali occupati” o a repliche sempre più scadenti di “Democrazia Proletaria”(1), non può essere compreso senza riflettere sull’incapacità cronica del militante o simpatizzante di “sinistra”, di concepire il socialismo come società ordinata e rigidamente organizzata, dove non esistono consumo di sostanze stupefacenti o psicotrope, “l’obiezione di coscienza” o parate dell’orgoglio omosessuale.


La condanna del socialismo concretamente realizzato attraverso l’imposizione e la coazione, coincide con l’adesione al capitalismo, il quale tollera e garantisce ciò che questi invertebrati occidentali desiderano. Perciò ogni prospettiva di superamento del modo di produzione capitalista si è chiusa in Europa. Mediante la sostituzione del leninismo, quale concreta materializzazione del marxismo nel ‘900, con le idee – a torto definite “progressiste” – della borghesia liberale, profondamente antisocialiste. Non è casuale il fatto che al di fuori del campo occidentale la situazione è capovolta, i Paesi socialisti e i partiti comunisti, non permeati da tali storture, costituiscono un vero e proprio baluardo contro la degenerazione borghese.


Viene dunque da chiedersi come mai questo bistrattato movimento politico di nome “Stato e Potenza” sia riuscito in poco più di un anno ad entrare in contatto con realtà politiche straniere non occidentali di ispirazione socialista e/o comunista, guadagnando la loro fiducia con fatti e iniziative concrete, mentre tutti i suoi denigratori e calunniatori sono rimasti al palo, sino alla completa auto-disintegrazione nelle fallimentari esperienze elettorali targate Ingroia o Grillo. La risposta è ovvia. Datevela da soli.

NOTE:

1. http://it.wikipedia.org/wiki/Democrazia_Proletaria

vendredi, 29 mars 2013

Sociologie du métissage

Sociologie du métissage

par André Waroch

Ex: http://fierteseuropeennes.hautetfort.com/

 

Que celles et ceux qui, comme nous, aiment la plume d’André Waroch ; et nous ont fait savoir qu’ils avaient apprécié de retrouver (ou de découvrir) son "De l’autre côté du péage" sur Fiertés Européennes… que ceux-là (donc) se réjouissent, puisque voici l’homme "de retour en nos murs" ; et ce via un texte totalement inédit à ce jour… dont il nous a fort gentiment fait l’honneur de la primauté !

  

mét2376001415_1.jpgPour atténuer la catastrophe que représente pour les autochtones l’arrivée sur leur sol de dix millions d’immigrés venus du monde musulman et d’Afrique noire, et dont le mode de vie repose sur l’anarchie et la violence, le pouvoir a trouvé ce slogan, véritable formule magique de prévaricateurs : mélangez-vous ! Dit-on aux Français, comme un joueur de bonneteau fait la claque.

Car il ne s’agit plus seulement, comme il y a soixante ans, de coucher avec l’envahisseur, mais aussi de lui faire des enfants.

           

Pourtant, et contrairement à ce que nos élites, qui ont juré notre perte, veulent nous faire croire, l’avenir n’est écrit nulle part. Ce qui est arrivé depuis la fin des années soixante-dix ne relève pas de la fatalité, mais de décisions politiques. D’autres décisions peuvent être prises. Et d’autres phénomènes que ceux prévus en haut lieu peuvent surgir des sables mouvants de la néo-France.

 

Je me souviens de ma première histoire d’amour, à une époque où je n’étais rien d’autre qu’un adolescent stupide et perturbé, et où je traînais mon incapacité à vivre et à parler dans les couloirs sordides d’un lycée des Yvelines. Alors que ma bizarrerie d’esprit avait déjà signifié la nécessité, pour mes camarades, de l’établissement d’un cordon sanitaire autour de ma personne, il arriva un évènement extraordinaire : Mouni, une métisse qui était, selon moi et tous mes collègues masculins, la plus jolie fille de l’école, jeta son dévolu sur le paria. Personne ne sut jamais ce qui avait bien pu lui passer par la tête. Peut-être m’aimait-elle sincèrement. Je m’aperçus bien vite de son sourire extrêmement appuyé quand elle me voyait arriver le matin. Je lui parlai pour la première fois dans la cour. Je ne savais pas trop quoi dire et me sentais un peu gauche, mais cela ne semblait nullement la déranger. Nous nous embrassâmes, un soir, dans un train de banlieue. Par la suite, nos contacts physiques les plus rapprochés se produisirent chez elle, où elle m’amenait en l’absence de ses parents, et plus précisément sur le canapé du salon. C’était une fille bien, d’une gentillesse extraordinaire, qui cherchait l’amour comme toutes les filles. Ses parents rentraient tard le soir, alors souvent je restais chez elle plusieurs heures après les cours, et nous discutions pendant qu’elle faisait la vaisselle. Elle me parlait de ses parents, de ses copines, de ses études à venir. Elle m’expliqua ses origines, mélange d’Europe, d’Asie et d’Afrique, comme on en trouve à profusion sur ces îles du sud de l’Océan indien. Tout ce que je voyais, c’était sa peau mate recouvrant ses formes sculpturales, et sa poitrine orgueilleuse, quintessence de tout ce que peut désirer un garçon de seize ans, et qui était comme la touche finale à un tableau qui ne pouvait être que l’œuvre de Dieu. J’observais à la dérobée la juvénile magnificence de son cou, ses hanches de vahiné malgache dont le contour était comme dessiné à l’encre de Chine, l’innocente splendeur de ses yeux en amande. Sa beauté était brute, sans mémoire. Je lui faisais l’amour  comme l’on s’immerge, en certaines contrées, dans l’une de ces rivières sacrées et salvatrices. 

 

Si je me laisse aller à ces quelques confidences, témoignage d’un passé révolu, ce n’est pas par gout de l’exhibitionnisme, mais pour illustrer par l’exemple, par le souvenir d’une expérience concrète et charnelle, ce qui est devenu le maître-mot de notre époque puante.

 

Les raisons de l’inclination des Noirs de France à l’union mixte sont très différentes selon que nous parlons des femmes ou des hommes. Les motivations de ces derniers consistent d’abord et avant tout en une attirance physique et esthétique. Les unions qui en résultent sont très éphémères (l’enfant étant, dans les faits, élevé par sa seule mère blanche). L’homme noir est fondamentalement polygame : officiellement dans le cas des Sahéliens musulmans, officieusement dans le cas des Noirs christianisés qui sautent de maîtresse en maîtresse (vagabondage sexuel qui est la véritable raison – cachée bien évidemment par le politiquement correct  des ravages du sida en Afrique).

Les femmes noires recherchent dans l’union avec un Blanc ce qu’elles ne trouvent pas chez les hommes noirs : la fidélité, la vision d’un avenir à deux, l’engagement, la responsabilité, notamment vis-vis des enfants.

Chez les Blancs, les motivations sont elles aussi très différentes selon le sexe. Pour les femmes, il s’agit très souvent du résultat d’une l’influence idéologique à laquelle elles sont particulièrement perméables. On se met avec un Noir « pour faire bien » puisque c’est le schéma par excellence du métissage, tel qu’il est officialisé et promu par les élites.

Pour les hommes, à l’inverse, le but de l’opération  est d’échanger une Blanche hystérique, lesbienne et féministe (pléonasme), contre une Noire venue d’un autre continent, c’est-à-dire non encore transformée par l’idéologie qui s’est imposée en Europe depuis la fin des années soixante.

           

Après trente ans d’immigration massive, les effets secondaires de ce métissage, comme celui de la consommation de haschich, deviennent clairement visibles pour un esprit un peu observateur.

D’abord, faisons le constat du caractère industriel de ce phénomène, c’est-à-dire du nombre extrêmement élevé d’individus nés d’un mariage mixte au cours des trente dernières années. Attention : les couples Français/Arabe, relativement fréquents jusqu’au début des années quatre-vingt-dix, et qui  faisaient dire à Emmanuel Todd véritable escroc intellectuel du Système grimé en « sociologue iconoclaste » que nous nous dirigions vers des lendemains qui chantent, ont pour ainsi dire disparu. Mais si on veut bien considérer la race comme une notion scientifique, ces mariages unissaient en fait des Blancs à des Blancs, et ne relevaient donc en aucune façon du métissage proprement dit.

La communauté musulmane ayant dressé entre elle et le reste du monde, comme elle le fait depuis toujours et sous toutes les latitudes, une muraille de fanatisme, de bêtise volontaire et de haine après cette très courte parenthèse durant laquelle quelques femmes autochtones perdues acceptèrent que leurs enfants prennent le nom de Mouloud ou Mohammed le vrai métissage, c’est-à-dire l’union des Blancs et des Noirs, est apparu comme le seul métissage finalement effectif.

Les métis nés dans les années quatre-vingt correspondent, dans leur immense majorité, au schéma de la propagande d’Etat : leur père est noir et leur mère blanche. L’amour entre deux êtres serait-il soumis, lui aussi, au matraquage idéologique ? La réponse est oui. Notons d’ailleurs que la généralisation médiatique de ce schéma « mâle noir/femelle blanche » représente, dans le pays d’origine de ces populations d’importation (et plus largement dans la conscience archaïque de l’humanité)  l’image même de la soumission d’un peuple à un autre.

Les métis nés de père noir se considèrent, fondamentalement, comme des Noirs. Car le père, tout aussi fondamentalement, même s’il est alcoolique ou dément, même s’il bat sa femme, même s’il abandonne sa famille, reste le référent culturel absolu de l’enfant. La mère représente les souvenirs, l’intime, le plaisir. Le père représente le modèle à suivre : modèle comportemental, identitaire, politique et racial.

 

Il est tout à fait passionnant, à ce titre, de constater que, depuis dix ou quinze ans, le schéma de base du métissage s’inverse. Dans la majorité des couples mixtes durables qui s’imposent depuis cette période, c’est maintenant le père qui est blanc. De métis identitaires noirs, voire anti-blancs, et parfaitement intégrés à la « culture banlieue », nous sommes en train de passer à l’émergence d’une nouvelle jeunesse métisse culturellement et sociologiquement blanche, beaucoup plus intelligente, et dont beaucoup de ses membres, refusant d’exécuter les figures imposées de la propagande d’Etat, sont déjà en train de basculer hors de la bien-pensance.

 

Malgré cette note d’optimisme, faire une analyse globale de la situation ne peut conduire qu’à constater que le ressort profond de ce métissage de masse, c’est que l’Européen porte en lui le rêve de sa propre disparition. Il ne supporte plus l’idée de ce qu’il fut, de ce qu’il pourrait encore être, et de ce qu’il ne veut redevenir à aucun prix. Il ne supporte plus la vision de ces châteaux, de ces vieux grimoires, de ces églises gothiques ou romanes, qui témoignent de sa grandeur passée, terrible, sanglante.

C’est qu’il en a tué, des gens, l’Européen ! Au nom de Dieu, en général. Byzance fut mise à sac, les Noirs emmenés en esclavage, les Indiens d’Amérique exterminés. Et l’étendard cruciforme fut enfoncé dans le cœur de l’infidèle, sans le moindre regret, sans le moindre remords.

L’histoire de l’Afrique, avant l’arrivée des Blancs, pourrait sans doute se résumer, si elle était mieux connue, à une litanie de haines inexpiables, de massacres et de génocides. Mais, faute d’écriture, la mémoire collective n’est qu’un amas confus de mythes, un océan trouble de rumeurs, traversé de part en part par des navires de mort dont le sillage s’efface. S’évanouit le souvenir de l’esclavagisme, des orgies cannibales, des peuples entiers passés au fil de l’épée, comme si rien de tout cela n’avait jamais existé. Alors, innocent de tout, l’Africain peut, jour après jour, tout recommencer.

Mais l’Européen, lui, inscrit, note, enregistre ! Il indique où, comment, et combien. Il construit d’immenses monuments en pierre qui ne veulent pas mourir. Il érige des statues, inaugure de savantes académies et de grandes écoles ou l’on enseigne des siècles passés le feu et le sang. Au bout du compte, après avoir fait de son continent un immense mausolée, il n’en peut plus de traîner derrière tant de cadavériques réminiscences. Il y a de cela deux ou trois siècles, la seule solution lui sembla alors la fuite éperdue, à la recherche d’une terre encore vierge quelque part au-delà de l’horizon, au-delà des murs que la nature avait édifié pour lui barrer la route. Ainsi, après avoir défriché ses forêts, aplani ses montagnes, expulsé de ses temples les dieux de la pluie et de la foudre, après avoir forcé l’hymen de la Terre-mère, s’embarqua-t-il pour l’Ouest, en ligne droite sur la mer sans fin.

           

Après avoir défié et terrassé le colosse Atlantique, le voilà qui foulait le sol d’une terre qui jusque-là n’était parcourue que par une autre race d’hommes, éparse, à demi-nue, dont les membres naissaient et mouraient sans laisser plus de traces que des chiens de prairie. Après y avoir bâti ses villes d’acier, il s’aventura au-delà de la côte Est, puis encore plus loin. Et finalement, après avoir traversé le désert de Mojave, il parvint aux extrêmes de la Californie. A l’ultime finisterre.

Là, écrasé par la majesté du ciel et l’immensité du Pacifique, n’entendant que le souffle du vent et le bruit des vagues qui s’écrasaient en rouleaux sur le sable blanc, ses yeux clairs, délavés par le soleil brûlant, se brouillèrent, noyés dans le bleu océanique.

Ici s’arrêta la marche vers l’Ouest de l’Européen. Ici s’arrêta le Nouveau continent. Ici prit fin la quête de l’homme blanc.

C’est peut-être à cet instant, cet instant où l’Occident s’achève, que l’histoire du monde se termine.

 

L’Europe, la vieille Europe, voyant le combat cesser faute de combattants, ne voyant autour d’elle que des royaumes déjà conquis, ne trouva plus d’autre expédient à sa rage profanatrice que l’affrontement interne, la guerre tribale et fratricide. Ce fut alors l’avènement d’un siècle maudit, ou le Rhin, la Seine et le Danube se remplirent d’un même sang. Les villes les plus antiques furent réduites en cendres, anéanties par des armes d’une puissance jamais vue. Le Russe aviné envahit Berlin, et viola les femmes des Allemands morts au combat, pendant que leurs enfants se cachaient au milieu des ruines.

 

Au bout de tant de désastres, de tant d’espérances anéanties, et alors qu’un nouveau millénaire approchait, l’Européen, tombé tout au fond de l’abîme, se sentit peu à peu envahi d’un désir nouveau, le désir maladif et morbide d’organiser lui-même sa propre extinction. Ne supportant plus de voir dans ses enfants la continuation de sa race, de son histoire, il appela à lui les peuples qu’il avait naguère dominés. Ainsi le métissage devint-il le processus ultime de son autodestruction.

 

C’est dans ce monde que je suis né.          

 

André Waroch.

 

André waroch, Sociologie du métissage, métissage, autodestruction, monde en perdition

 

----------------------------------------------------

 

Vous pouvez fort régulièrement retrouver André Waroch sur l’excellent site Europe Maxima, dont il est un collaborateur attitré.

>>> http://www.europemaxima.com/

 

Et vous procurer son livre « Les larmes d’Europe » auprès des éditions Le Polémarque, en cliquant sur l’un des liens ci-dessous.

>>> http://www.editions-lepolemarque.com/products/les-larmes-...

>>> http://lepolemarque.blogspot.fr/2010/12/les-larmes-deurop...

 

Editions Le Polémarque : http://www.editions-lepolemarque.com/

dimanche, 17 mars 2013

Videojuegos, una realidad virtual para una esclavitud real

Zed_Jeux-Video_05854.jpg

Videojuegos, una realidad virtual para una esclavitud real
 

Por Fernando Trujillo
 
Ex: http://imaginacionalpoder.blogspot.com/

Nuestra generación fue testigo del nacimiento y auge de los videojuegos, nuestra infancia estuvo marcada por los juegos de atari, Nintendo, por Super Mario Bros y las peleas de Street Fighter.
Eran principios de los noventa cuando tuve mi primer Nintendo, al igual que muchos niños pasaba mis tardes jugando Super Mario, gastaba mis centavos en las maquinas de videojuegos jugando a Street Fighter y tratando de hacer un “fatality” de Mortal Kombat, al igual que muchos de ustedes lectores. Los videojuegos marcaron nuestra vida y continúan marcando nuestras vidas, del Nintendo pasamos al Super Nintendo, al Nintendo 64, el Game Boy, el Virtual Boy.
Conocimos el Playstation y sus sucesivas entregas, el fallido Dreamcast, el Xbox y el Nintendo Wii. Sagas interminable como Resident Evil, Tomb Raider, Final Fantasy o King of Fighters que cada año lanzan una nueva entrega para millones de fanáticos que se hacen llamar a si mismos “gamers”.
Para muchos los videojuegos es una forma de entretenimiento, para asociaciones moralistas y cristianos son una forma de fomentar la violencia en los niños y adolescentes, los videojuegos en sus aspectos positivos o negativos—como veremos en mas adelante estos aspectos son más numerosos—son parte importante de una cultura cada vez mas mecanizada.
No obstante un tema que no se toca es la manipulación que existe dentro de la industria de los videojuegos, al igual que la industria del cine y la música que sirven como maquinas de propaganda del Sistema, es a través de los videojuegos que este lanza mensajes subliminales a los millones de gamers en todo el mundo.
Rápidamente los videojuegos se han convertido en un arma para mantener a los jóvenes esclavizados en una realidad virtual. Detrás de exitosas franquicias, de todas las empresas y de toda esa cultura de los videojuegos se encuentra la mejor arma de este sistema orwelliano: el entretenimiento.
Los videojuegos nos introducen a una realidad virtual en la que somos guerreros, héroes, hombres de acción mientras que sin saberlo vivimos en una esclavitud real.

Se dice que en el verano de 1981en la ciudad de Portland en el estado de Oregon, una camioneta Traffic negra dejaba algunas cabinas de un juego llamado Polybius (se estima que fueron seis o siete), la camioneta desapareció misteriosamente.
Durante todo ese día –algunos aseguran que era el 11 de julio—el enigmático juego llamo la atención de algunos curiosos comienzan a jugarlo.
En la tarde de dicho día los relatos de quienes lo habían jugado, cada uno hablaba de su experiencia y de lo que le habia producido física y mentalmente.
Las historias hacían referencia a combinaciones de luces, gráficos destellantes con mensajes subliminales ocultos.
Esto les generaba efectos en el subconsciente y en algunas personas fue de gravedad, muchos se sentían mal después de jugar.
Después de haber sido sacado del mercado vinieron argumentos que hablaban de una gran adicción hasta efectos demoledores tales como convulsiones, vómitos y pérdida de memoria, incluyendo algunos más inquietantes.
Algunos testimonios de quienes lo jugaron hablaban de que el juego provocaba graves efectos en el cerebro, alucinaciones auditivas y ópticas, ataques epilépticos y pesadillas.
Aseguraban ver caras fantasmales por el rabillo del ojo recorriendo la pantalla del juego a una velocidad casi imperceptible, así como mensajes que instaban al suicidio o al asesinato, tales como "Kill Yourself" (mátate), "No Imagination" (sin imaginación) "No Thought" (no pienses), "Conform" (confórmate) "Honor apathy" (honra la apatía) "Do not question authority" (no cuestiones a la autoridad) o "Surrender" (ríndete) entre otros. Muchos afirman haber oído voces y lamentos entremezclados con el fortísimo y confuso sonido electrónico del videojuego.
La compañía Sinneslöschen (en alemán "pérdida de los sentidos"); que creó el juego era una subdivisión de Atari, creando un proyecto secreto para la CIA, al menos eso es lo que dicen algunas teorías de conspiración.
Quienes hayan jugado ese videojuego fueron sin saberlo parte de una operación MK Ultra de la CIA, controlar la mente de las personas a base de las consolas de videojuego, recordemos que eran los primeros años de este nuevo sistema de entretenimiento.
La historia de Polybius ha quedado como una leyenda urbana sin embargo las teorías acerca de MK Ultra parecen ser más reales de lo que a muchos les gustaría creer.
Real o no lo cierto es que los videojuegos están diseñados para manipular la mente de quien los juega a un nivel subliminal.
A últimas fechas han salido al mercado juegos en el que el protagonista es un tirador en tercera persona. Juegos como Halo, Resident Evil, Call of Duty, Medal of Honor y Bioshock por mencionar solo a los más exitosos.
El objetivo es ir matando enemigo tras enemigo, el jugador va manejado al personaje principal disparando contra los objetivos y estos son objetivos son zombies, alienígenas, nazis, en resumen los enemigos de la humanidad, de la libertad y del Sistema.
Encontramos todo eso en la exitosa franquicia Call of Duty, en donde el protagonista comete torturas y homicidios en nombre del honor y de su país.
Es bien sabido que los reclutas americanos juegan Call of Duty como una forma de entrenamiento, el juego en si ha sido creado para reclutar jóvenes en el ejercito.
La mayoría de los jugadores de Call of Duty son niños entre los trece y los dieciséis años a los cuales se les enseña lo fácil que es matar pero matar sin responsabilidad, en un videojuego a los tipos que matan no son nadie, no tienen familia ni sentimientos, no pasa nada al fin que el jugador es el héroe. El proyecto MK Ultra está detrás de todas estas franquicias, la mayoría de los gamers son niños y adolescentes que son introducidos en esta realidad virtual donde se les enseña a odiar y a matar a los enemigos del Sistema anglo-sionista.
Por poner un ejemplo en la franquicia Halo los enemigos son una civilización alienígena gobernada por una jerarquía religiosa. ¿Irán? ¿Palestinos? De esta manera los enemigos ficticios son relacionados con un objetivo real.
La serie Medal of Honor diseñada por el jefe de propaganda anglo-sionista Steven Spielberg traslada al jugador a la Segunda Guerra en donde podrá matar alemanes en nombre de la democracia.
Setenta años después y la propaganda anti germánica continua esta vez dentro de los videojuegos. Los enemigos son los alemanes, los europeos, ellos representan todo lo malo, lo opuesto al ideal de democracia y deben ser asesinados, torturados, aplastados por el jugador.
Medal of Honor tiene una secuela ubicada en Afganistán, un ambiente mas moderno pero en donde el jugador continuara con su misión de destruir a los enemigos del Sistema.
La mente de los jugadores son condicionadas en estos juegos, matar y odiar, sus mentes están siendo manipuladas cada vez que pasan a un nivel y en muchos casos estos jóvenes se enlistan en el ejercito creyendo que se trata de un videojuego.
Son maquinas de matar, sus cerebros están diseñados para matar, están listos para ser enviados a Medio Oriente a combatir y matar.
Con estos antecedentes no es nada raro que los marines torturen, violen o asesinen civiles sin misericordia. Han sido entrenados desde casa para ello.

La manipulación MK Ultra no se encuentra solo en los videojuegos de guerra si no también en los videojuegos de contenido sexual. Los videojuegos eróticos son cada vez más frecuentes en el mercado y el mejor ejemplo de esto es Catherine.
Este videojuego que combina el terror con el erotismo el jugador maneja a Vincent un hombre común y corriente el cual engaña a su novia Katherine con un súcubo de nombre Catherine, una mujer atractiva que seduce al protagonista…..y al jugador.
Durante el juego debes responder a las preguntas personales, estas preguntas son emparejadas con las respuestas de otros jugadores para formar parte de algunas estadísticas en línea de muestra.
Hay seis posibles finales, todos determinados por la sinceridad de las respuestas del jugador. ¿Estadísticas en línea? ¿Preguntas personales? Manipulación MK Ultra, usando a una mujer seductora se acceden a los deseos, pensamientos y sueños de los jugadores haciendo más sutil y fácil poder dominar sus mentes.
Otro juego que vale la pena mencionar es la franquicia “Dead Or Alive” un juego de peleas bastante mediocre pero que sin embargo sobresale por una edición especial en el que los personajes femeninos juegan voleibol en bikini.
Los personajes virtuales resaltan por su sensualidad, sus curvas bien delineadas y el libido que despiertan en el jugador.
Las mujeres diseñadas virtualmente van poco a poco desplazando a las mujeres reales, las chicas de DOA son objeto de fetiche para los videojugadores quienes pasan horas y horas frente a la televisión jugando con las chicas.
La mayoría de los gamers son incapaces de entablar una relación sexual sana y muchos sufren de timidez con las mujeres. Es entonces que ellos encuentran en DOA o Catherine a las mujeres de sus fantasías.
Las chicas de los videojuegos actuales además de poseer cuerpos sensuales están diseñadas para coquetear con el jugador, haciéndole creer que es amado y deseado para compensar sus fantasías sexuales frustradas.
En muchos videojuegos de tipo hentai—pornografia japonesa—los jugadores toman el rol de un violador o de un pervertido que secuestra colegialas y las desviste, en estos juegos la mujer (niñas o adolescentes en su mayoría) se encuentran atadas, llorando y sumisas para un jugador que sacia sus frustraciones y fantasías en una realidad virtual diseñada para él.
Es mas fácil desnudar a una colegiala japonesa, tener sexo con Cahterine o jugar con las chicas de DOA que entablar contacto con una mujer real.
Manipulación psicológica en la que el jugador vive en su habitación teniendo sexo virtual con un personaje virtual diseñado de acuerdo a las fantasías masculinas.

La generación gamer es en su mayoría una generación apática de gente que vive encerrada en sus habitaciones, viviendo en un mundo virtual sin saber que viven en una esclavitud real.
Gordos, comiendo nachos o papas fritas mientras están simulando ser héroes, soldados o guerreros. El Sistema ha creado una generación apática, temerosa de salir a la calle, temerosa de vivir y que les ha dado mundos de fantasía donde vivir en la que son seductores, valientes, gente audaz y sin miedo pero encerrados en una falsa realidad.
El abuso de los videojuegos en los niños resulta nocivo y más si es desde temprana edad, un niño debe salir a divertirse, correr en un parque, pelearse con otros niños, jugar con otros niños no estar encerrado en una habitación jugando Call of Duty o matando zombies en Resident Evil sin embargo muchos padres prefieren que sus hijos se queden en casa jugando que en la calle donde se pueden lastimar de verdad al jugar o correr.
Consecuencias pueden ser tendencias violentas descontroladas, desarrollar timidez, sobrepeso o una conducta inestable, generar una adicción hasta desarrollar epilepsia.
Estas consecuencias son reales y muchos padres aun las desconocen. No obstante la tendencia a sobreproteger a los niños los aísla de la acción real que requiere que se lastimen jugando o resolviendo sus problemas en la vida cotidiana, que ellos vivan y desarrollen sus instintos en parques y en la calle es mal visto, lo mejor es que estén en una burbuja mirando televisión.
Vivimos en una época de padres sobreprotectores que les administran dosis de medicamentos a sus hijos mientras los mantienen encerrados en casa frente a la televisión o una consola de videojuegos. Generaciones de jóvenes holgazanes que ya no salen a la calle, ya no andan en bicicleta, ya no leen libros si no que se la pasan horas y horas jugando videojuegos, atrapados en una realidad virtual. Estos jóvenes no lucharan, no vivirán, sus instintos morirán mientras sus cuerpos se hacen más obesos y sus neuronas se van muriendo pero ellos creerán que son héroes de grandes proezas.
Sin saberlo mientras ellos viven en su mundo virtual, ellos son esclavos, su esclavitud es la usura, la política destructiva de los bancos, las leyes que restringen la libertad, la represión militar cada vez más fuerte del Sistema que cada vez más se acerca al Nuevo Orden Mundial.
Su mismo entretenimiento es su esclavitud.
Una esclavitud real solo que esta vez las cadenas han sido sustituidas por el playstation, el Xbox y una realidad virtual que nos aleja de los problemas del mundo.

samedi, 16 mars 2013

La misantropía


Por Fernando Trujillo


Ex: http://imaginacionalpoder.blogspot.com/
 
Cuando te levantas por la mañana y enciendes la televisión ¿Qué es lo que ves? Si pones el noticiera veras casos de secuestros, violaciones, crímenes, impunidad y la ineptitud de los políticos, veras corrupción y te enteraras de los escándalos de famosos de dudosa calidad artísticas.
Si pones el canal de música veras a decadentes cantantes de pop, escucharas la degradante música de reggeton y a estrellas fugaces que en unos años terminaran siendo consumidores de cocaína.
Cuando sales de tu casa para ir al trabajo ves que en el mundo ya no hay seres humanos si no maquinas, todos se levantan a una determinada hora, se van apurados a sus respectivos trabajos mecanizados, ves la contaminación de las ciudades, grandes autobuses a toda velocidad rozando la banqueta sin importarles arrollar a alguien.
Gente a toda velocidad en sus autos pitando desesperadamente, animales atropellados en medio de la calle, todos vestidos igual, todos siguiendo los mismos patrones.
Los fines de semana al encender la televisión ves un entretenimiento vulgar y vacio pero lo suficientemente embrutecedor para que apagues tu cerebro.
El futbol que tanto le gusta al hombre moderno y lo mantiene en un sofá es una religión para este hombre promedio.
Para combatir tu aburrimiento vas a los centros comerciales viendo cosas que tu salario no te permite comprar, caminando dando vueltas por las mismas tiendas, ves el cine que es cada vez más caro y ves las mismas películas de siempre.
Comedias románticas, películas de acción, películas de animación, películas ganadoras del Oscar y todas son una porquería pero que mantienen a la gente embrutecida.
Tiempo de elecciones, votas por los mismos partidos, crees en las consignas de esta fraudulenta democracia y al final pones un papelito en una urna, felicidades ya hiciste lo que debías pero gane quien gane el país seguirá siendo una mierda, eso no importa mientras el futbol siga en la televisión. Esto es humanidad, esto es lo que se le llama progreso, tenemos democracia, televisión, cine, centros comerciales y comida rápida.
Siglos de evolución y el hombre es ahora un ser metrosexual, obeso, prepotente, enfermizo, aficionado a los medicamentos, estúpido, cruel y cada vez portador de una calidad genética más deficiente. El único sentimiento que puede inspirar el ser humano moderno es desprecio, de ahí nace la misantropía como una necesidad de poder soportar la vida.

Valentine de Saint-Point decía en su Manifiesto de la Mujer Futurista: “La humanidad es mediocre. La mayoría de las mujeres no son ni superiores ni inferiores a la mayoría de los hombres. Son iguales. Todos merecen el mismo desprecio.”
Estas palabras constituyen la definición de lo que es el pensamiento misántropo, ante el hombre-masa y ante una sociedad muerta la misantropía se convierte en la única forma de no perder la poca cordura que le queda a uno.
Esta civilización fáustica que se enorgullece de su progreso tecnológico, de su democracia y de ser la cúspide de la historia (concepto bastante risible) ha desarrollado un amor hacia la mediocridad, en esta época la mediocridad ya no es una actitud si no que es viene en el código genético del hombre. La calidad de las obras de arte ha estado deteriorada por décadas pero la gente se siente muy culta al ver botes de basura pintados de colores o un cuadro con manchas de colores chillones.
 La gente paga parte de su salario para ir al cine y ver las mismas comedias bobas, protagonizadas por los mismos comediantes sin talento.
Este arte sin trascendencia es cultura, esta música comercial y este cine vulgar son entretenimiento, los hombres y mujeres leen los periódicos para mantenerse “informados” y creen ser personas cultas. Este tiempo está definido por la “Religión del Hombre” en donde abundan los derechos humanos, el humanismo, el antropocentrismo, todas tiene en común que ponen al hombre en el centro del universo. Esto le da derecho al ser humano a destruir la naturaleza, a extinguir especies animales, a contaminar y destruir aéreas ecológicas para crear zonas residenciales para los millonarios, realmente repugnante.
El ser humano no es una criatura admirable, era admirable el guerrero vikingo, el filosofo griego, el patricio romano y el caballero medieval pero el gordo que se sienta a ver televisión con su coca jumbo y su hamburguesa de Mcdonalds no.
Mientras esta masa humana se multiplica sin control más zonas naturales van desapareciendo, mas consume y más se acaba el alimento, mas pobreza y mas criminalidad pero cada niño que llega al mundo es una “bendición”, un nuevo votante, un nuevo consumidor.
Muchas veces me he preguntado si existen campañas para esterilizar perros y gatos ¿Por qué no una para esterilizar seres humanos? En los animales se aplica para evitar la sobrepoblación, entonces por lógica se debería hacer una campaña similar para poder disminuir la enorme cantidad de vida humana. El exceso de vida nos ahoga y la cantidad supera a la cualidad pero en un mundo enfermo de humanismo la cantidad es una “bendición”.

La misantropía es una reacción contra el mundo moderno, contra la civilización decadente en la que nos ha tocado vivir. El hombre dista mucha de ser la criatura más noble e inteligente de la creación, un perro es una criatura más honorable que cualquiera de los buenos ciudadanos, un águila tiene más porte que cualquier político.
¿Qué es el hombre frente a las bestias? Un ser avaro, repugnante, enclenque, sin raza y sin espíritu y sin embargo en su afán de superioridad destruye la naturaleza para construir sus soberbias ciudades. A la destrucción de la naturaleza y extinción de especies animales se le llama progreso y es esta destrucción de la cual está orgullosa esta civilización.
Con este mismo afán de superioridad el hombre de la modernidad se siente más grande que el hombre del pasado, siente que vive en la mejor época y que vive en una sociedad que ha superado toda la historia.
Ridícula idea pero que sin embargo es compartida por la mayor parte de esta humanidad decadente, así el hombre moderno con toda su racionalidad, su materialismo, su insensibilidad ante la naturaleza, su fe en el progreso se cree un ser superior por encima del hombre del pasado.
Ante esta realidad el misántropo es una persona que ha abierto los ojos y ve al mundo como el basurero que es, ve la civilización como un craso error en la historia y ve al hombre como un ser involucionado.
El misántropo ve la reproducción humana como un fatal error y más aun lo ve como una irresponsabilidad dada a las masas.
La reproducción debe ser selectiva, solo a los mejores se les debe de dar ese derecho no a las masas ignorantes.
Ni siquiera los animales se reproducen de manera tan irresponsable como los seres humanos. No obstante un estado que tiene por principio el bienestar personal y la “felicidad” por medio del progreso la idea de una selección natural o artificial es considerada aberrante.
Para un espíritu pesimista la misantropía es una forma de defensa, un escudo y una espada para no sentirse abrumado por la decadencia a su alrededor.
Esta decadencia humana y esta inevitable caída de la civilización son vistas por el misántropo como una terrible realidad, para escapar o hacerle frente muchos escriben poesía, otros escriben ensayos, otros se encierran en sí mismos, algunos recurren al suicidio y algunos solo se ríen de la vida como una broma sin gracia.
Nunca vas a cambiar al mundo y los dogmas optimistas como el famoso “El amor cambiara al mundo” son solo fantasías románticas para espíritus débiles. Ante esto la misantropía es ver el mundo sin disfraces ni ilusiones, una vez que pierdes la esperanza solo te queda la lucha.

samedi, 02 mars 2013

La guerre d’Espagne et l’art moderne comme instrument de torture et de conditionnement social

 

Picasso_Guerre_1951.JPG

Nicolas BONNAL:

La guerre d’Espagne et l’art moderne comme instrument de torture et de conditionnement social

Ex: http://aucoeurdunationalisme.blogspot.com/

 
Car le fantastique me tourmente comme toi-même,
aussi j’aime le réalisme terrestre. Chez vous, tout
est défini, il y a des formules, de la géométrie ;
chez nous, ce n’est qu’équations indéterminées.
Le Diable (dans "les Frères Karamazov")

A mesure que le déchiffrage de l’Histoire progresse, la guerre d’Espagne apparaît, par-delà son imagerie romantique, comme le premier laboratoire orwellien de la modernité. A mesure aussi que l’humanité toute nue et entière entre dans cette modernité, elle ne peut qu’abandonner tout espoir, comme les victimes de l’enfer dantesque. Elle se déconnecte ou elle rêve, et puis elle se soumet.

L’historien espagnol José Milicua a découvert que, pour torturer et briser psychiquement des détenus politiques, l’avant-garde révolutionnaire avait utilisé l’avant-garde artistique. L’art moderne, éclaireur et compagnon de route des révolutions, se faisant ainsi le complice de leurs dérives totalitaires. C’est un ouvrage introuvable, "Por que hice las checas de Barcelona", de R.L. Chacón (Ed. Solidaridad nacional, Barcelone, 1939), qui est à l’origine de cette révélation paradoxale, les tortionnaires furent les républicains anarchistes et marxistes et leurs victimes les fascistes franquistes.

Chacón a consigné la déposition d’un anarchiste français d’origine austro-hongroise, Alphonse Laurencic, devant le Conseil de guerre. Accusé de tortures par la justice espagnole, ce geôlier amateur reconnaît en 1938 que, pour pousser à bout ses prisonniers franquistes, il a, avec deux autres tortionnaires appelés Urduena et Garrigo, inventé des checas, cellules de torture psychique. Il enfermait ses victimes dans des cellules exiguës (ce n’est pas nouveau), aussi hautes que longues (2 m) pour 1,50 m de large. Le sol est goudronné, ce qui, l’été, suscite une chaleur épouvantable (l’idée sera abandonnée parce que, du coup, ces cellules sont moins glaciales en hiver). Les bats-flancs, trop courts, sont inclinés de 20°, ce qui interdit tout sommeil prolongé.

Le prisonnier, comme l’esthète décadent d’"A rebours", de J.K. Huysmans, est accablé de stimuli esthétiques : bruits, couleurs, formes, lumières. Les murs sont couverts de damiers, cubes, cercles concentriques, spirales, grillages évoquant les graphismes nerveux et colorés de Kandinsky, les géométries floues de Klee, les prismes complémentaires d’Itten et les mécaniques glacées de Moholy Nagy. Au vasistas des cellules, une vitre dépolie dispense une lumière verdâtre. Parfois, comme Alex, le héros d’Orange mécanique, ils sont immobilisés dans un carcan et contraints de regarder en boucle des images qui évoquent un des plus célèbres scandales de l’histoire du 7e Art : l’oeil découpé par une lame de rasoir du Chien andalou, de Buñuel et Dali et dont l’historien du surréalisme, Ado Kyrou, écrit que ce fut le premier film réalisé pour que, contre toutes les règles, le spectateur moyen ne puisse pas en supporter la vision.

***

Si la loi de l’art classique fut de plaire et d’ordonner, celle de l’art moderne sera donc de choquer et de désaxer, un peu il est vrai comme aux temps baroques (voir les tyrans baroques du cinéma soviétique pour enfants). Signe supplémentaire et presque superflu des temps d’inversion. S’étonner que l’avant-garde esthétique serve d’aussi noirs desseins et que l’art moderne "rebelle et libérateur" se fasse complice de la répression serait oublier l’histoire d’un siècle d’horreur. « Ce siècle est un cauchemar dont je tente de m’éveiller », dit d’ailleurs Joyce au moment où se déclenchent en Europe les guerres des totalitarismes. Il publie, comme un exorcisme, l’incompréhensible "Finnegan’s Wake" qu’il appelle lui même « la folle oeuvre d’un fou ». Paul Klee, un des peintres utilisés par Laurencic, plaide que « Plus le monde est horrible, plus l’artiste se réfugie lui-même dans l’abstraction ».
En musique, Schoenberg rompt avec un romantisme tardif pour se lancer dans la provocation dodécaphonique, qui aujourd’hui encore reste insupportable au public moderne. Et Ravel entendant une auditrice du Boléro crier « Au fou ! » s’exclame : « Enfin une qui a compris ! »
Au cinéma, la distorsion folle des formes du Cabinet du docteur Caligari accompagne la contestation politique radicale de l’expressionnisme de l’entre-deux-guerres.
En architecture, l’art de Le Corbusier, prétendument fondé sur la dimension humaine (le modulor) révèle une obsession carcérale que la spontanéité populaire saisira d’instinct en baptisant son oeuvre « la maison du fada ». En somme, toute l’esthétique née dans la première moitié du siècle est un hurlement de dément devant les guerres qui dévastent l’Europe et les totalitarismes qui l’enserrent. Ce pourquoi, aujourd’hui encore, elle impose la mobilisation de brigades médiatiques de soutien esthétique pour s’imposer, tant elle défie le goût du commun.

Aux yeux de l’artiste contemporain, l’homme n’est plus une âme à la recherche de Dieu ni même une intelligence en quête de Raison. C’est une monade, un fou qui s’ignore dans un monde fou qui l’ignore, et pour ce fou l’art ne peut être que le miroir de son inquiétante étrangeté. Dès lors, le malentendu est complet. Une critique naïve ou complice exalte la "rébellion" des artistes quand ceux-ci, au contraire, sont avec les bourreaux pour torturer les hommes et les priver de leurs libertés.

José Milicua fait observer que plusieurs dessins géométriques des checas préfigurent l’art cinétique de Vasarely. Or ce maître des géométries variables est la clé d’un film célèbre, L’Exorciste : lorsque Regan, la jeune possédée (Linda Blair), se rend chez le psychiatre pour subir des examens très techniques (on prétend la réparer comme une machine, au lieu qu’il faudrait la sauver comme une âme en peine), elle s’assied devant une toile de Vasarely, labyrinthe qui reflète sa possession en même temps qu’elle la nourrit. Après sa crise éclate.
Ce lien entre l’art et la démence qui est une possession, est typiquement moderne. L’art, détourné de sa fonction de serviteur du Beau, du Vrai, du Bon, devient une arme de la Folie contre la Raison classique.

La torture de Laurencic préfigure Le Prisonnier, mythique série télévisée psychédélique des années soixante où des caméras omniprésentes sont là moins pour surveiller des détenus qui ne peuvent pas s’évader que pour déchiffrer leurs réactions à cet univers privé de raison. L’ambiance festive du village y agit comme un antidépresseur qui facilite le travail des cerbères. Et le but de cette torture est d’obtenir un aveu, des « renseignements ».

***

Puis on découvre que l’art moderne est mis au service du décor urbain de la modernité, lui-même instrument de torture géant soumettant les populations aux flux de circulation, au stress des news, à la consommation éternelle.

Ainsi, dans un décor moderne qui privilégie l’abstraction et l’espace mécanique, l’homme se renferme sur lui-même et fabrique son propre malheur. La "maison du fada" nourrit la dépression des cités, Brasilia provoque des accès de brasilitis, psychopathie spécifique à la ville moderne, « lieu situé dans un espace déshumanisé, abstrait et vide, un espace impersonnel, indifférent aux catégories sociales et culturelles », écrit très bien Zygmunt Bauman. Un plan de ville devient un transistor ou tableau abstrait (Vasarely, encore lui, voyait ses tableaux comme des « prototypes extensibles des cités polychromes de l’avenir »). Le dessin devient un dessein. Le plan directeur, un plan de dictateur (le totalitariste Le Corbusier projetait de raser le centre historique de Paris et dédiait « A l’Autorité ! » le plan de sa "Cité radieuse"). Le sujet isolé dans la cellule de sa banlieue est voué à « l’expérience du vide intérieur et à l’incapacité de faire des choix autonomes et responsables » (Bauman). Dès lors, le bat-flanc du prisonnier de Laurencic, si inconfortable soit-il, l’est cependant moins que l’espace extérieur, surveillé et vitrifié. Pour ne pas parler du décor immonde de son émission de TV préférée.

Dans un maître-ouvrage oublié, "Building Paranoïa", publié en 1977, le docteur Steven Flusty remarquait déjà que l’espace urbain est en proie à une frénésie d’interdits : espaces réservés (filtrage social), espaces glissants (labyrinthes détournant les gêneurs), espaces piquants (où l’on ne peut s’asseoir), espaces angoissants (constamment patrouillés ou espionnés par vidéo). C’est le décor fou de la fin des Blues Brothers.

Ce conditionnement paranoïaque est une application à l’échelle urbanistique des intuitions de Laurencic. Le dressage s’y pratique "en douceur", sans la brutalité qui risquerait de provoquer la révolte du sujet. Ainsi, sur les quais du métro, les bancs de jadis font place à des sellettes inclinées à 20° (le même angle que dans les cachots anarchistes de Barcelone !) sur lesquelles on peut poser une fesse mais en aucun cas s’attarder, ce qui dissuade le stationnement des clochards.

Laurencic a ainsi créé artisanalement l’arsenal de conditionnement et de manipulation des systèmes postmodernes, qui sont au sens strict des sociétés créées sur plan, avec des individus au comportement prévisible et, comme notre prisonnier, de la checa ou de la télé, nourris d’amertume.

Chaque écroulement d’une figure du pouvoir
totalitaire révèle la communauté illusoire qui
l’approuvait unanimement, et qui n’était
qu’un agglomérat de solitudes sans illusions.

La Société du Spectacle

Lettre ouverte d'un médecin à une société malade

A lire : Lettre ouverte d'un médecin à une société malade

 

C'est un réquisitoire que l'on va lire. Ou, plutôt, étant donné la profession de l'auteur, un diagnostic. Un diagnostic fondé sur l'observation minutieuse du patient. Le patient ? L'auscultation a porté sur notre civilisation. Celle dont Paul Valéry disait qu'elle avait subi trois influences : celle de Rome, du christianisme et de la Grèce, c'est-à-dire la civilisation de l'Europe, "l'Europe est, avant tout, la créatrice de la science", ajoutait-il. Cette lui science qui lui a tant apporté et qui, aujourd'hui, serait à l'origine de ses pathologies. 

     Du XVIe siècle au XIXe siècle, cette civilisation a conquis les Amériques et influencé le reste du monde y provoquant ici convoitise et imitation, là phénomène de rejet. Elle a "inventé" la révolution industrielle, substitué la puissance de la machine à la force de l'homme, multiplié sa capacité de production, ennobli les valeurs matérielles sans toujours que suive le spirituel. D'où le procès.
 
     Cette spécificité européenne est due aux caractéristiques du milieu et à la créativité des hommes qui en ont bénéficié : des terres fertiles, un climat tempéré, une idéale répartition des sols et des eaux, un cloisonnement par le relief décidant des particularismes des peuples, particularismes créant de stimulantes rivalités, origines d'un enrichissement intellectuel général.

     Pour le praticien ces conditions si favorables au progrès ont conduit à bien des excès, symptômes de dangereux dérèglements de la société. Il les passe en revue en les analysant et en révélant les enchaînements et l'ampleur de ses conséquences. 

     Dans la continuité de Bergson, notre auteur s'en prend au rationalisme absolu et aux excès d'un déterminisme, amplifié par un scientisme ambiant, et intolérant jusqu'à ne plus guère laisser de place à l'intuition.

     Comme enivrés par leurs réalisations, les hommes de cette civilisation se détournent de leur univers naturel pour s'en remettre à leur seul raisonnement, à leur logique. Mais celle-ci est faussée par un "progrès" qui substitue la machine à la réflexion et au bon sens initial. Le mal est d'autant plus profond que le milieu mécaniste produit ses effets dès l'enfance.

L'enseignement est devenu tributaire d'un dommageable environnement matériel et l'éducation est minée par la rupture des liens familiaux. Non seulement l'image, éliminant la réflexion, tient lieu de formation, mais Internet fournit à l'adolescent toutes les informations qu'il demandant aux "anciens", parents et enseignants. Cela sans qu'il lui soit possible de faire la part entre l'information sérieuse et la fantaisiste, et avec une abondance de renseignements dépassant souvent la compétence des parents et même des enseignants. D'où la destruction d'une hiérarchie naturelle, familiale ou scolaire et l'émancipation simultanée de l'enfant et des parents, ces derniers, déchargés de leur mission d'éducateurs. Dans ce qui fait office de morale, le "bien c'est l'égalité", ou l'apologie de la contre-nature. La loi de l'ordinateur élimine le subjectif.

     L'utilisateur doit parler son langage, et pour cela, simplifier le sien à l'extrême. S'il ne l'a pas programmé, mettre par exemple, de côté le raisonnement par éducation qu'autorise le simple bon sens. A la fin des années 1950, alors qu'entraient en service les premiers ordinateurs, un grand industriel français avait averti ses ingénieurs : si vous y mettez une ânerie la machine la répercutera en la sacralisant par l'autorité que lui confère son coût et son extraordinaire puissance de calcul.

     Un exemple du pouvoir du "bon sens" nous vient d'un chef d'entreprise suisse publiant un article sur les conséquences de la libre circulation des capitaux et qu'un raisonnement par déduction peut résumer comme suit : 

     1. Les capitaux circulent librement partout dans le monde. 
     2. Les "machines" exécutent ces mouvements quasi instantanément en court-circuitant les gouvernements.
     3. Les détenteurs de capitaux les expatrient, par exemple, en Chine, plus généralement dans les pays aux bas salaires ; l'emploi suit.
     4. En échange, les capitaux étrangers sont sollicités par les pays qui se vident des leurs.
     5. Les entreprises y trouvent leur profit mais leur main d'oeuvre en est réduite à la précarité.
     6. Il en résulte des mouvements migratoires justifiés par la quête d'emplois, là où aboutissent ou bien transitent les capitaux.
     7. Ces mouvements migratoires sont à l'origine de problèmes socio-économiques graves dont pâtissent les populations.
     8. Et ces crises sociales renforcent l'individualisme, chacun cherchant à s'en accommoder en raison de la carence des Etats affaiblis par la mondialisation des échanges.

     C'est ainsi qu'un phénomène financier contribue à de profonds malaises sociaux, et cela en passant par l'affaiblissement des Etats incapables de gouverner au profit de leurs ressortissants - défi à la démocratie - et par l'amplification des migrations, l'emploi s'efforçant de suivre la mobilité de l'argent.

     Autre corollaire - inattendu - de cette libre circulation des capitaux, les Etats, c'est-à-dire les gouvernements démontrent leur impuissance, la notion de collectivité nationale s'estompe, l'individualisme l'emporte et les populations, ainsi "civilisées" ne renouvellent plus les générations. Et notre auteur, bien placé pour le savoir, en expose les désastreux effets. 

      Il faut lire cette lettre d'un praticien à une société malade et se joindre à tous ceux qui luttent pour une inflexion de ce qui se passe aujourd'hui pour être le progrès absolu. Il l'est dans bien des domaines, mais à un coût prohibitif pour l'humanité.


Préface de Lettre ouverte d'un médecin à une société malade, Alain Bellaiche

00:05 Publié dans Livre, Réflexions personnelles | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : réflexions personnelles, livre | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

vendredi, 01 mars 2013

Demokratie und Homokratismus

Mahnert--Homokratismus_10cm-300dpi.jpg

Demokratie und Homokratismus

Jan Mahnert:
Demokratie und Homokratismus
Wie die Gleichheitsideologie der Menschenrechte

die Demokratie und die Völker bedroht
Genius Edition, Band 3
Wien, 2011
176 Seiten, 17 x 24 cm
ISBN 978-3-9502238-2-8
Preis: 18,70 Euro
[Buchbestellung]

In unserer heutigen Vorstellungswelt gelten die Begriffe Demokratie und Menschenrechte  als miteinander fest verbunden. Doch sind sie das wirklich? Tatsächlich ist die Demokratie weit älter und facettenreicher, als es die viel jüngeren allgemeinen Menschenrechte sind. Zudem stützt sich die Demokratie auf  jeweils ein konkretes Volk als Souverän. Hingegen setzt die den Menschenrechten innewohnende universelle Gleichheitsideologie auf beliebig zusammengesetzte Menschenmassen als Substrat für demokratische Organisationsformen.  Um die sich daraus real ergebenden Konsequenzen besser verstehen zu können, plädiert das Buch für  eine begriffliche Unterscheidung: Jene Demokratien, die sich der universellen Gleichheitsideologie unterwerfen, sollen als Homokratien bezeichnet werden; ihre Ideologie ist der Homokratismus.  Diese Sichtweise erlaubt einen erhellenden Durchblick auf  die aktuellen politischen Entwicklungen mit deren Stichworten wie: Migration, Multikulturalismus, Pluralismus, Extremismus, Nationalstaat und Globalisierung. Auch der Parteienstaat mit seinen Eliten und Oligarchien wird aus dieser Perspektive analysiert sowie das ambivalente Verhältnis zwischen Diktatur und Demokratie beleuchtet.  Die vom homokratischen Gleichheitsgedanken bedrohten Völker Europas stehen vor Herausforderungen historischen Ausmaßes..

Jan Mahnert, Jahrgang 1973, hat nach seiner Jugendzeit in Genf an der Universität Genf Geografie studiert. Sein zweisprachiges Aufwachsen in der Westschweiz stimulierte sein Interesse für Politik ebenso im französischen wie im deutschen Kulturraum. Jan Mahnert leitete von 1999 bis 2003 die französische EU-kritische Zeitschrift L’Esprit Européen und schreibt seit 1999 auch für die in Wien erscheinende Zeitschrift Genius-Lesestücke.

Zum Inhalt (Seite)

Danksagung 7

Einleitung  
Krieg der Worte 9

Kapitel 1
Wie viel Gleichheit verträgt die Demokratie? 15

Kapitel 2
Das komplexe Verhältnis von Demokratie und Menschenrechten 21

Kapitel 3
Neue Begriffe sind gefragt 33

Kapitel 4
Gibt es zwischen Demokratie und Menschenrechten Gegensätze? 41

Kapitel 5
Rechtsschutz im Spannungsfeld zwischen Mensch und Volk 47

Kapitel 6
Welches Denken ist wirklich extremistisch? 69

Kapitel 7
Die Demokratie ist nicht schuld 99

Kapitel 8
Das ambivalente Verhältnis von Diktatur und Demokratie 107

Kapitel 9
Der Pluralismus und seine Grenzen 119

Kapitel 10
Eliten und Oligarchien im Parteienstaat 129

Kapitel 11
Über die Reformfähigkeit von Systemen 145


Literatur 167
Der Autor 173

mercredi, 27 février 2013

Alain de Benoist, le pervers narcissique

Alain de Benoist, le pervers narcissique

par Léonidas Martel

Ex: http://black-flag-and-friends.blogspot.com/


Autre "figure" qui fait l'actualité, en ce moment, c'est Alain de Benoist, depuis qui se fait descendre cette semaine dans Rivarol par Philippe Baillet, l'un des meilleurs traducteurs de Julius Evola. L'hebdomadaire de Jérome Bourbon lui en veut, puisque récemment déjà, Yann Le Kermadec tirait à boulet rouge sur le "pape de la Nouvelle Droite" dans ses colonnes ! Extraits :

“ Dans le cadre d’un dialogue avec la fille du chef retransmis en direct sur Radio Courtoisie le 19 janvier, Benoist déclarait : « Je tiens à dire à Marine Le Pen à quel point j’ai eu le coeur soulevé par certaines critiques » (2) à elle adressées. Ceux qui que Benoist, qui était déjà alors une âme sensible, un grand délicat, avait écrit à plusieurs reprises au début des années 1990, dans la Lettre de Magazine Hebdo, que les idées de Jean-Marie Le Pen « lui soulevaient le coeur ». Mais fin 2004, dans un entretien accordé à L’Aviso, éphémère revue mariniste, Benoist affirmait : « Je n’éprouve aucune animosité personnelle envers Jean-Marie Le Pen. […] De plus, et surtout, je ne suis pas quelqu’un qui hurle avec les loups. "

Il n'y a pas à dire : Alain de Benoist est une pure baltringue ! Il défend désormais une sorte de France fédérale qui reconnaîtrait les communautés et ne chercherait pas uniformiser son substrat humain à l'exemple des Jacobins. Tout cela pourrait être l'objet d'un débat au sein du camp National s'il n'incluait pas dans les communautés de sa France fédérale les immigrés arabo-africains au même titre que les Lorrains et les Gascons. Car, pour lui comme pour Soral, toute idée de combat pour une Europe Européenne est chimérique et odieux. Lui qui était pourtant, dans une autre vie, le chantre du "réalisme biologique"... Comme le disait Boris Le Lay (que je soupçonne d'être Yann Le Kermadec) : " L’idée d’un système intégrant les contraires, on reproduit exactement l’idéal démocratique moderne à savoir un état de droit neutre sur les valeurs tolérant la diversité des moeurs, des identités, des religions. C’est pourquoi contrairement à tout ce qui se dit, Alain de Benoist n’est qu’un démocrate à l’anglo-saxonne qui intègre le fait communautaire là où le jacobinisme étatiste le refuse, un idiot utile du cosmopolitisme."

Citons encore Philippe Baillet :

“ Cet effarant déficit d’incarnation prend aussi d’autres formes, dont peuvent témoigner tous ceux qui ont passé quelques jours en compagnie de Benoist. Celui-ci défend depuis longtemps des idées écologistes mais fume depuis plus longtemps encore comme une pétroleuse et prend sa voiture pour aller acheter sa cartouche de cigarettes. Il illustre volontiers ses revues Éléments et Nouvelle École de nus sculpturaux, brekeriens ou autres, mais n’a jamais pratiqué la moindre discipline physique ni ne s’est adonné au moindre art martial — méthodes qui eussent pu lui conférer un peu de densité charnelle. Il exalte le paganisme “solaire” mais ne met jamais le nez dehors, préférant vivre vissé à son fauteuil et rivé à son ordinateur.“

Ce qui est particulièrement drôle, c'est que dans son article intitulé " Homo Numericus ", Alain de Benoist fustigeait "les « geeks » (« cinglés »), jeunes accros de toutes les technologies numériques, pour ne rien dire des « nolife » qui, eux, n’ont quasiment plus aucun lien avec le monde extérieur et passent 24 heures sur 24 devant leur écran."

Terminons par la conclusion de l'article de Philippe Baillet :

« Le bilan est donc globalement négatif : malgré son énorme bibliothèque, dont il faut souhaiter qu’elle soit un jour prise en charge par une fondation ; malgré son immense culture ; malgré son intelligence exceptionnelle ; malgré son incontestable talent de plume et ses grandes qualités de conférencier, Alain de Benoist, pour des raisons qui tiennent d’abord à son “équation personnelle”, ne peut en aucun cas devenir un point de référence politique et culturel dans la perspective de la guerre civilisationnelle et raciale de demain, qui s’annonce déjà par tant de signes tangibles et qui pourrait être le creuset d’une vraie contre-révolution blanche. »

Bref, on l'aura compris : entre les orgueilleux, les lâches et les pervers narcissiques, il est crucial pour quiconque a la moindre velléité révolutionnaire de faire attention aux gens desquels il s'entoure...